La séquence pourrait prêter à rire si elle n’était pas aussi grave. Le 11 décembre dernier, un car de CRS se déploie autour de la grande mosquée de La Paillade, à Montpellier. Les forces de l’ordre ont déployé de nombreux moyens pour pénétrer dans une école coranique clandestine, comme l’indique Midi-Libre. Les suspects — des enfants de 3 à 10 ans et leurs parents — vont alors voir pénétrer les CRS dans leur établissement.

Un mois après cette opération, la vérité est en train d’éclater. Et elle n’est pas glorieuse pour les autorités : l’école coranique clandestine serait en réalité… une école de soutien scolaire. L’Association d’enseignement trilingue, qui dirige l’établissement scolaire, a peu goûté à la descente des CRS. A Midi-Libre, l’un des responsables de l’association, Mahfoud Benali, indique qu’il « soutient simplement une cinquantaine de familles qui ont fait le choix de l’instruction en famille », et que « tous les enfants sont inscrits au Cned », le Centre national d’enseignement à distance.

La situation pourrait donc paraître comique. Mais les familles sont aujourd’hui encore choquées. Un père de famille indique que « tous les enfants sont déclarés au rectorat, contrôlés par la mairie, certains ont un an d’avance. » De son côté, le procureur Christophe Barret affirme qu’« une enquête est en cours. » Il veut savoir si l’activité d’enseignement du centre répondait à tous les critères légaux.

Surtout, toujours selon Midi-Libre, le procureur indique que les CRS ont fait preuve de « toute la délicatesse nécessaire » et qu’« il n’y avait aucun policier encagoulé. » Les parents des enfants contestent cette version des faits.

L’Association d’enseignement trilingue rappelle enfin qu’elle est totalement transparente. Outre les déclarations au rectorat, elle assure avoir obtenu un permis de construire pour bâtir ses futurs locaux à Tournezy, pour la rentrée prochaine.