Parmi les personnes interrogées dans l’étude, 45 % ont souscrit à l’assertion « les mulsulmans ne devraient pas avoir les mêmes droits que tout le monde en Autriche ».

Par ailleurs, 70% des personnes interrogées estiment que l’islam n’a pas sa place en Occident.

Une majorité des Autrichiens veulent aussi que les musulmans soient restreints dans leur pratique religieuse et disent se sentir parfois étrangers dans leur propre pays à cause de leur présence.

59% d’entre eux craignent que certains musulmans ne soient des terroristes.

Et ils sont 48% à réclamer l’interdiction de la construction des mosquées, selon les résultats consultés par l’AFP.

« De telles tendances à l’ethnocentrisme pourraient à terme mener à des positions discriminatoires, » écrit l’auteur de cette étude sociologique. « Il y a un réel danger de voir entravée la liberté religieuse accordée aux musulmans depuis très longtemps en Autriche. »

En Autriche, où 8% de la population se réclame de confession musulmane, l’islam est reconnu officiellement comme religion depuis 1912.

Selon l’étude, les électeurs de l’extrême droite, les personnes sans diplôme ou âgées de plus de 75 ans lui sont les plus hostiles.

A l’inverse, les électeurs des Verts, les personnes âgées de moins de trente ans et les diplômés du supérieur affichent une opinion positive de cette religion.

Mille deux cent personnes ont été interrogées en 2018 pour la réalisation de l’étude.

« Elle ne vient que confirmer l’avertissement que nous lançons depuis des années à la classe politique qui instrumentalise parfois la peur, » a réagit auprès de l’AFP Ümit Vural, le président de l’IGGÖ, la principale organisation représentant les musulmans, qui gère 360 mosquées.

« Les hostilités et l’exclusion deviennent banales, la vie des musulmans en Autriche devient plus difficile, » dit-il.

« Entre 2017 et 2018, le nombre des agressions, insultes ou discriminations déclarées aux autorités par des musulmans a augmenté de 309 à 540 », a-t-il ajouté.

En décembre 2017, le parti conservateur ÖVP et le parti d’extrême droite FPÖ ont formé une coalition à Vienne, dissoute en mai suite à une scandale de corruption. Ils développent tous deux un discours critique sur l’islam.

Les conservateurs menés par l’ex-chancelier Sebastian Kurz sont favoris pour remporter les élections législatives organisées dimanche en Autriche.