Depuis 1975, le comité Al-Qods, créé à l’initiative de l’organisation de la coopération islamique, étudie notamment « l’évolution de la situation à Jérusalem », sous la houlette des rois successifs du Maroc. C’est en sa qualité de président du comité que Mohammed VI a décidé d’écrire à Donald Trump suite à la décision de ce dernier de qualifier Jérusalem de capitale d’Israël et à son annonce de transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

La lettre date du début du mois de décembre. Le roi du Maroc exprime, dans son courrier, sa « profonde préoccupation personnelle » et « la grande inquiétude des pays et peuples arabes et musulmans » suite à ces annonces. Le souverain ajoute que « conformément aux résolutions internationales y afférent, y compris particulièrement les résolutions du Conseil de sécurité, Al-Qods se trouve au cœur des questions du statut définitif. » Ce qui, continue Mohammed VI, « exige de préserver sa place juridique et d’éviter tout ce qui de nature à porter atteinte à son statut politique actuel. »

« Les Etats-Unis ne prennent pas de position sur les limitations ou les frontières »

En fin de semaine dernière, le président américain a répondu au roi marocain. Il confirme « l’importance que revêt la ville d’Al-Qods pour les fidèles du judaïsme, du christianisme et de l’Islam » et assure que « Jérusalem est, et doit, demeurer, un lieu où les juifs prient au Mur occidental, où les chrétiens marchent sur les stations du Chemin de la croix, et où les musulmans prient à la mosquée Al-Aqsa. »

Alors que, le 10 décembre dernier, de nombreux Marocains étaient sortis pour manifester contre l’annonce de Donald Trump, le président américain semble dans son courrier ménager le roi : il se dit « déterminé à parvenir à un accord de paix durable entre Israël et les Palestiniens » et affirme privilégier « une solution à deux Etats si les parties y adhèrent. »

En conclusion de son courrier, Donald Trump indique que « les limitations spécifiques de la souveraineté israélienne sur Jérusalem font partie des négociations sur le statut final » et que « les Etats-Unis ne prennent pas de position sur les limitations ou les frontières. »