Le roi du Maroc s’est rendu en Chine, où plusieurs accord commerciaux ont été scellés. Une alliance économique qui pourrait également servir au niveau politique…

Il est allé signé un partenariat stratégique avec le président chinois et quinze accords économiques et partenariats public-privé. Retombées de ces signatures ? Plus de 110 millions d’euros. Mohammed VI est allé, la semaine dernière, en Chine pour tenter de devenir le « trait d’union » entre la Chine et l’Afrique du Nord. L’opération séduction du roi du Maroc devra être efficace : le royaume se place loin derrière l’Algérie, dont les échanges commerciaux avec la Chine ont frôlé les 10 milliards d’euros en 2015, contre 3 milliards pour le Maroc. M6 est notamment allé promouvoir le secteur bancaire, domaine qui pourrait servir de porte d’entrée à la Chine dans le royaume.

Tanger, la porte d’entrée vers l’Afrique

Car si la Chine veut conquérir de nouveaux marchés en Afrique francophone, elle devra certainement miser sur les banques marocaines, qui dominent ces pays, notamment avec Attijariwafa Bank, Groupe Banque populaire ou encore BMCE Bank. La délégation marocaine aurait signé, dès son arrivée en Chine, un accord d’échange de devises entre les deux pays. Celui-ci doit permettre aux banques de pouvoir fournir des liquidités en yuan à leur clientèle et ainsi d’accélérer les investissements chinois sur son sol, ainsi que sur le reste du territoire nord-africain. Un accord a également été signé pour permettre au China Africa Development Fund et à Attijariwafa Bank de financer des projets sino-marocains.

S’allier avec la Chine — le premier partenaire économique de l’Algérie — permettrait au Maroc de pouvoir s’affranchir des Français ou des Américains, qui s’ingèrent dans la politique, notamment concernant le Sahara Occidental. La Chine, elle, ne pratique par l’interventionnisme politique, elle investit sans conditions, ou presque. Pour ce qui est de la politique, le Maroc espère obtenir les faveurs de l’Inde, qui pourrait être un des soutiens à venir concernant le Polisario. En échange, le royaume pourrait faire du port Tanger Med une porte d’entrée vers l’Afrique pour ces deux puissances asiatiques. Cette porte d’entrée permettrait alors à la Chine d’exporter ses voitures de tourisme, ses tissus synthétiques ou encore ses appareils téléphoniques, quand le Maroc continuerait à lui livrer ses matières premières : engrais, minerais de plomb et du cuivre.

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