« J’ai approuvé l’interdiction d’accès à un étranger numéro 50. C’est à fêter ! » C’est par ce message posté cette semaine sur Facebook et illustré d’une photo la représentant avec un imposant gâteau aux fruits – floqué du nombre 50 et du drapeau de son pays -, que la ministre danoise de l’Intégration et de l’Immigration, Inger Støjberg, a cru bon d’informer et de célébrer ses derniers faits d’armes. Une initiative qui a suscité une vague d’indignation et de critiques sur la Toile : plus de 32 000 personnes avaient réagi à la publication, la plupart pour la vilipender et qualifier la photo de « répugnante », « de mauvais goût », voire de « folie » ou de « modèle d’immoralité ».

 

Ses opposants politiques sont également montés en première ligne. Comme le leader du Parti social-libéral, Morten Østergaard, qui a blâmé la ministre pour avoir exhibé « un trophée en forme de gâteau, aux dépens du malheur des autres ». Mais Inger Støjberg, qui a fêté hier ses 44 ans, n’en est pas à sa première saillie qui dégénère en polémique nationale. Il y a deux ans, faisant allusion à un groupe de jeunes d’origine étrangère suspectés d’avoir perturbé une séance au cinéma, elle écrivait : « Vous vivez au Danemark, je ne peux pas comprendre que vous ne vous efforcez pas de vous comporter de façon correcte. Si vous continuez ainsi, vous n’arriverez à rien ! »  Devenue ministre, elle a semé encore davantage de trouble lors d’une réunion avec des représentants locaux de son parti à Aalborg, au nord-ouest du royaume : elle avait assuré que dans une école de cette ville, des élèves s’étaient vus interdire de consommer de la viande de porc à midi. Une information par la suite démentie et pour laquelle elle a dû présenter des excuses.

Mais, jusqu’à cette « affaire du gâteau », la plus grande polémique liée à celle qui se décrit comme « progressiste » concerne une critique formulée à l’encontre de demandeurs d’asile, qu’elle a accusé « d’avarice » sous prétexte que leur demande dissimulerait en fait un désir de regroupement familial. Elle a d’ailleurs été à l’origine d’une loi qui permet de confisquer l’argent et les biens de valeur des réfugiés présents au pays pour « financer leur séjour au Danemark ».