« Un cauchemar. » Voilà comment William Lacey Swing, qui dirige l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), parle de la crise humanitaire qui touche actuellement les Rohingyas, « la crise des réfugiés qui se développe le plus rapidement dans le monde » selon lui. Cité par Libération, le dirigeant de l’OIM participait à une conférence internationale à Genève pour lever les fonds nécessaires à l’aide aux Rohingyas  qui ont dû fuir la Birmanie et l’alliance junte-moines bouddhistes qui les persécutent. Organisée par l’ONU, cette conférence a permis de récolter 345 millions de dollars auprès de donateurs internationaux alors que l’objectif fixé par les Nations Unies s’élève à 434 millions de dollars à l’horizon de février 2018.

Selon l’ONU, 900 000 personnes dont une majorité d’enfants ont déjà fuit le pays et sont arrivés au Bengladesh voisin. Les 300 000 habitants du district de Cox’s Bazar ont également besoin de cette aide humanitaire. Pour William Lacey Swing, il faut continuer à récolter de l’argent pour les exilés car, dit-il, chaque dollar en moins par rapport à l’objectif initial « signifie des milliers sans nourriture, sans soins et sans abri. »

Mais cette crise humanitaire n’est que la face cachée de l’iceberg : les donations sont, certes, indispensables, mais il faut régler le problème à la source. Si Aung San Suu Kyi a récemment promis que la Birmanie organiserait le retour des Rohingyas, rien n’a été fait. Le gouvernement Birman a délibérément organisé cet exode massif et légitime toujours les violences à son égard. 

La Birmanie a également bloqué l’aide humanitaire pendant plusieurs mois. Sous la pression internationale, les autorités du Myanmar avaient laissé la Croix-Rouge ravitailler deux villages rohingyas. Plusieurs pays — comme le Canada ou le Maroc — ont envoyé, depuis plusieurs semaines, de l’aide humanitaire au Bangladesh, où les exilés manquent de nourriture et de matériel médical notamment.

L’ONU avait précédemment l’impressionnant exode et l’état des réfugiés sur la route de l’exile mais pour le moment, rien de sérieux ne semble être fait pour endiguer la crise et encore moins pour mettre le gouvernement face à ses responsabilités.