Nous sommes en 2003. A l’époque, Pascal Boniface anticipe « la dérive vers l’extrême droite du gouvernement israélien » et « le fait que la paix s’éloignera un peu plus chaque jour sans changement », comme il l’explique dans 20 Minutes. Déjà critiqué par une partie de la droite, le patron de l’IRIS reçoit alors le soutien du premier secrétaire du PS, François Hollande, du Premier ministre Lionel Jospin et… de Manuel Valls, alors maire d’Evry.

Dans son livre « Antisémite », Pascal Boniface publie une lettre manuscrite de celui qui est devenu par la suite Premier ministre. Manuel Valls écrit dans cette missive qu’il est « de tout cœur avec (Pascal Boniface) à propos de (ses) analyses sur le Proche-Orient. »

Quinze années plus tard, Manuel Valls a totalement changé d’avis sur Pascal Boniface. A l’instar de l’ancien président du CRIF, Roger Cukierman, l’ex-Premier ministre a demandé aux ministères des Affaires étrangères et de la Défense de mettre fin aux crédits accordés à l’IRIS. « Ce qu’écrit l’universitaire Pascal Boniface depuis des années pose problème », insiste Manuel Valls.

Dans son tweet, le patron de l’IRIS déplore les charges récurrentes de Manuel Valls, dont la dernière dans le magazine juif L’Arche. Pascal Boniface demande « pourquoi ce virage à 180°. » Au MuslimPost, le directeur de l’institut de recherche affirme n’avoir « pas compris » ce revirement de situation. D’autant que, rappelle Pascal Boniface, « Manuel Valls a été membre du conseil d’administration de l’IRIS » et les deux hommes se connaissent « depuis trente-sept ans. »