« Israël est un sinistre Etat », « Israël est un Etat illégal », « Assassin d’enfants »… Postés sur Twitter en 2014, les messages d’Amena Khan — qui venait d’être choisie pour une campagne de shampoings par L’Oréal — ont été supprimés l’un après l’autre et le mannequin a décidé de se retirer de la campagne. « Les conversations actuelles qui l’entourent nuisent au sentiment positif et inclusif que j’ai décidé de livrer », explique le modèle, une femme britannique.

Accusée d’antisémitisme après avoir critiqué Israël, la jeune femme a supprimé ses messages à l’encontre de l’Etat hébreu et a été obligée, hier, d’affirmer qu’elle « regrette profondément le contenu des tweets. » Après des excuses sur le réseau social, Amena Khan aurait décidé de mettre fin à la polémique, certainement poussée par L’Oréal à se désengager.

L’Oréal, un « ami chaleureux d’Israël »

L’Oréal n’a d’ailleurs pas soutenu son égérie et a simplement affirmé : « Nous apprécions le fait qu’Amena ait présenté ses excuses pour le contenu de ses tweets et pour les réactions qu’ils ont pu susciter. » Le groupe de cosmétiques est régulièrement accusé de collaborer avec l’Etat hébreu. La firme avait offert, il y a quelques années, des produits Garnier à des soldates de l’armée d’occupation. La campagne de communication de L’Oréal avait été relayée par Stand with us, une organisation pro-israélienne.

L’Oréal a investi plusieurs millions de dollars en Israël et créé notamment une unité de production à Migdal Ha’Emek, une ville établie en 1952 sur des terres appartenant au village palestinien d’Al Mujaydil. Le lobby pro-israélien Anti Defamation League avait alors exprimé son soutien à la marque, devenue selon lui, « un ami chaleureux de l’Etat d’Israël. »

Les relations entre Israël et L’Oréal étant au beau fixe, il n’était donc pas question pour la nouvelle égérie de la marque de rester en place. L’accusation d’antisémitisme aura eu raison d’Amena Khan, d’autant que, depuis une semaine, la campagne de publicité avait provoqué un tollé, en Grande-Bretagne, pays où la publicité avait été diffusée, mais aussi à l’étranger, où voir une femme voilée promouvoir des produits cosmétiques semblait insupportable.