Dans son rapport intitulé « Nouvelle vague d’exécutions de civils », l’ONG internationale dénonce les exécutions d’au moins 107 civils depuis décembre 2021. Des agissements arbitraires et sommaires, imputés aux djihadistes mais aussi aux soldats maliens.
Depuis 2012, le Mali s’est enlisé dans un cycle de violences, avec l’ascension des djihadistes. Issus de groupes armés affiliés à Al-Qaïda ou encore à l’organisation État islamique, ces terroristes sèment la terreur dans une importante partie du territoire malien. Malgré le déploiement de soldats maliens et de forces internationales, la situation sécuritaire demeure compliquée et instable.
Ces dernières semaines, le Sahel et en particulier le Mali, enregistrent une recrudescence des attaques terroristes. Mais c’est « la hausse dramatique du nombre de civils » tués qui inquiète. Dans son rapport, Human Rights Watch (HRW) dénonce les exactions commises à la fois par les islamistes sévissant dans le pays, et les forces armées maliennes, censées les combattre.
« Ce mépris total pour la vie humaine, qui se traduit notamment par des crimes de guerre manifestes, devrait faire l’objet d’enquêtes et les personnes impliquées devraient être punies comme il se doit » a déclaré Corinne Dufka, la directrice pour le Sahel de cette ONG internationale.
Des enquêtes à venir ?
C’est à travers les témoignages d’au moins 49 personnes dont des commerçants, du personnel médical ou encore des diplomates étrangers et des chefs communautaires que HRW est arrivé à la conclusion suivante. Au moins 71 civils ont été tués par « des membres des forces gouvernementales » et 36 par « des djihadistes ».
La hausse du nombre de mort dans les rangs de la population civile témoigne de l’urgence de la situation. Dans ce sens, HRW a recommandé au gouvernement malien d’ouvrir une enquête, pour faire la lumière sur ces atrocités, et d’identifier les suspects présumés. « Nous demandons également aux autorités maliennes d’associer la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) et la division des droits de l’homme de la mission de l’ONU au Mali qui sont mandatés pour enquêter sur des allégations d’exactions » a affirmé l’organisation.
Les droits humains sont oubliés par la junte militaire, qui a fait la promesse de restaurer la paix. La multiplication des vagues de violences fait planer de réels doutes sur cet avenir qui semble aujourd’hui incertain et bien lointain.