L’affaire du Good Price de Colombes est-elle en train de faire des émules dans d’autres villes de France ? A Toulouse, la mairie veut freiner le développement des épiceries halal et des restaurants de kebab. Et le maire Les Républicains de la ville rose peut se targuer de faire disparaître les commerces communautaires petit à petit : alors que les boucheries halal et les kebabs représentaient, sur la place Arnaud-Bernard, sept commerces sur dix, tout est en train de changer.

Pour refuser l’ouverture de commerces halal, le maire de la Toulouse s’appuie sur la loi qui « permet aux communes d’intervenir lors des transactions de fonds artisanaux, de fonds de commerce ou de bail commercial lorsque la sauvegarde de la diversité commerciale est menacée », peut-on lire sur le site de la mairie. Pour ce faire, la mairie peut exercer un « droit de préemption commercial. »

Ce droit de préemption était, au départ, prévu pour trois quartiers du centre-ville, puis vingt-cinq. En ce début d’année, le conseil municipal a décidé qu’il s’appliquerait désormais à trente-trois quartiers toulousains. Depuis plusieurs mois, une cordonnerie, une crêperie ou encore une épicerie généraliste ont donc remplacé les kebabs et autres commerces halal dans la ville rose.

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint chargé du commerce, estime que mettre un terme au développement des commerces halal est une nécessité : « Tout ce qui va arriver en tant que nouveau kebab ou boucherie halal ne sera pas permis sur cette place », pour que « chaque habitant, quel qu’il soit, puisse trouver ce dont il a besoin pour se nourrir. »

Et la mairie dispose, en plus de son droit de préemption, de plusieurs outils pour faire venir les commerçants : après avoir racheté des commerces en difficulté, la mairie a décidé de supprimer par exemple le droit au bail et en pratique un loyer très modéré. A condition que le repreneur propose une activité éloignée du commerce halal.