Dans un document intitulé « Nouveau monde arabe, nouvelle ‘politique arabe’ pour la France », Hakim El Karoui, qui avait publié en septembre dernier un rapport très controversé pour dire qu’« Un Islam français est possible », revient sur la politique de la France en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Une politique qui, selon le membre de l’institut Montaigne, proche d’Emmanuel Macron, « repose sur un héritage historique que (la France) entretient sans véritable vision prospective et sans partir de l’analyse des faits, ni des intérêts de notre pays. » Le Normalien déplore le « recul de notre influence dans une zone pourtant fondamentale pour notre économie, notre sécurité et notre identité. » Pour Hakim El Karoui, « l’avenir de la France est lié à la stabilité et au développement de cette région » car, continue-t-il, « nos deux mondes s’interpénètrent et s’influencent mutuellement. » Avant de conclure qu’« il est urgent d’élaborer une nouvelle stratégie et un nouveau discours vis-à-vis du monde arabe, et en particulier avec les pays du Maghreb, avec lesquels nos relations sont les plus denses. »

La Turquie, l’Egypte et Israël

Que propose alors l’institut Montaigne ? Eh bien, le think tank fait « six propositions pour refonder une nouvelle politique arabe », parmi lesquelles « contenir l’islamisme » ou encore « jouer un rôle de médiateur dans le conflit opposant Riyad et Téhéran. » Surtout, l’institut estime qu’il faut s’éloigner des pays du Golfe et viser, économiquement et culturellement, le Maghreb. « La France doit faire du Maghreb la priorité stratégique de sa politique dans la région – plutôt que le Levant ou le Golfe – en mettant en œuvre une politique reposant sur trois piliers : la sécurité, le développement économique et l’influence culturelle », indique Hakim El Karoui. L’institut Montaigne conseille au gouvernement plusieurs stratégies selon les pays : pour le think tank, concernant la Turquie, la France doit par exemple être « ferme sur l’ingérence d’Ankara dans les organisations islamiques françaises. » Hakim El Karoui affirme également que l’Hexagone doit aider l’Egypte « à trouver un équilibre interne. » Enfin, l’institut insiste « pour développer le commerce et ses liens économiques » avec Israël, tout en insistant sur le fait que « la France doit aussi rappeler encore et toujours la nécessité d’une solution à deux Etats. »