– L’étincelle WhatsApp –
Le 17 octobre, le gouvernement annonce une taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie Internet comme WhatsApp.
Cet impôt de plus fait exploser la colère des Libanais qui descendent dans la rue. « Le peuple réclame la chute du régime », slogan phare du Printemps arabe, est scandé par les manifestants qui brûlent des pneus et coupent des routes dans les villes du Liban.
Le gouvernement renonce aussitôt à la taxe, mais des milliers de personnes manifestent toute la nuit.
– Barricades –
Le 18, écoles, universités, banques et institutions publiques ferment.
Des forces de l’ordre interviennent à coup de gaz lacrymogènes pour disperser la foule à Beyrouth. Des dizaines de personnes sont arrêtées.
Le lendemain, des dizaines de milliers de Libanais se rassemblent à Beyrouth, à Tripoli (nord), mais aussi à Tyr (sud), dans le Akkar (nord) et à Baalbeck (est). Plusieurs axes routiers sont bloqués par des barricades.
– « Tous veut dire tous » –
Le chef du Parti des Forces libanaises (chrétien), Samir Geagea annonce la démission de ses quatre ministres.
Mais le slogan « Tous veut dire tous » est aussitôt crié par les manifestants, en allusion à l’ensemble de la classe politique quasi-inchangée depuis des décennies.
Le 20, la mobilisation culmine avec des centaines de milliers de manifestants dans l’ensemble des villes.
– Heurts –
Le 23, à Nabatiyé (sud), une quinzaine de manifestants sont blessés lors de heurts avec la police soutenue, selon des témoins, par des militants du Hezbollah et de son allié Amal.
Le 26, des échauffourées éclatent le lendemain entre l’armée et des manifestants près de Tripoli.
Le 27, des dizaines de milliers de Libanais forment une chaîne humaine le long de la côte, sur 170 km du nord au sud.
– Démission Hariri –
Le 29, des heurts éclatent à Beyrouth où des dizaines d’assaillants détruisent les tentes des manifestants.
Saad Hariri et son gouvernement démissionnent, déclenchant des scènes de liesse. Il est chargé d’expédier les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.
Le 31, des écoles et universités recommencent les cours, mais des centaines de contestataires reprennent leurs sit-in sur certaines grandes artères. Les manifestants réclament un renouvellement complet de la classe politique.
Le 3 novembre, plusieurs milliers de personnes envahissent les rues de Beyrouth et d’autres grandes villes, quelques heures après un vaste rassemblement des partisans du président Michel Aoun.
– Ecoliers et étudiants mobilisés –
Le 6, des centaines d’élèves et d’étudiants battent le pavé dans tout le pays. Des manifestants organisent des sit-in devant des institutions publiques.
Le 9, de nombreuses stations-service à court d’essence ferment. Les Libanais se ruent dans les magasins, par crainte d’une nouvelle hausse des prix ou de ruptures de stocks.
– Un protestataire tué –
Le 12, le président Aoun propose un gouvernement de technocrates et d’hommes politiques alors que les contestataires réclament un cabinet d’indépendants et de technocrates. « Si, au sein de l’Etat, il n’y a personne qui leur (les manifestants) convient, qu’ils émigrent », leur lance-t-il.
Les manifestants en colère mettent aussitôt le feu à des bennes à ordures et des pneus, bloquant plusieurs artères et des routes et plusieurs réclamant le départ du président.
Un homme est tué par balle dans le secteur de Khaldé, au sud de Beyrouth, deuxième décès en marge du mouvement.
Le 13, des centaines de manifestants se dirigent vers le palais présidentiel mais sont bloqués par des barbelés.