Dans une déclaration de la Chine, datant du vendredi 14 janvier 2022, Pékin a vanté le soutien obtenu d’un certain nombre de pays du Golfe. Ces États ont convenu d’améliorer leurs relations avec la Chine, et appuient sa politique, notamment le traitement esclavagiste des musulmans ouïghours.
Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, du Koweït, d’Oman et de Bahreïn, ainsi que le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe se sont rendus en Chine la semaine dernière. L’objectif derrière cette rencontre : le renforcement de la coopération commerciale et sécuritaire. En réalité, ces visites témoignent de l’influence croissante de Pékin, jusqu’au Moyen-Orient.
Les relations avec les pays du Golfe sont importantes pour la Chine dans la mesure où le Golfe est essentiel à son approvisionnement énergétique et à l’extension de son influence géopolitique. En effet, dans le discours du porte-parole chinois des Affaires étrangères, du vendredi 14 janvier, il est revenu sur la déclaration du secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Nayef Falah Al-Hajraf, dont l’organisation a exprimé son ferme soutien aux « positions légitimes de la Chine sur les questions liées à Taïwan, au Xinjiang et aux droits de l’Homme ».
A l’heure où plusieurs États occidentaux boycottent diplomatiquement et politiquement les Jeux olympiques d’hiver, et dénoncent avec de plus en plus de fermeté, le traitement inhumain et le « génocide » de la communauté musulmane ouïghoure, la Chine trouve un soutien auprès des pays du Golfe. Pour rappel, au cours de la 44e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, tenue du 30 juin au 17 juillet 2020, 46 pays avaient signé une lettre officielle de soutien à la politique chinoise visant les Ouïghours. Parmi ces États, figurent l’Arabie Saoudite, la Syrie, le Pakistan, le Bahreïn, l’Égypte, le Yémen ou encore la Palestine, Oman et les Émirats arabes unis.
Les nombreux pays arabes et/ou musulmans, ayant apporté leur soutien à la politique chinoise, émettent souvent des déclarations contre l’ingérence dans leurs propres affaires, lorsqu’ils sont confrontés à des critiques de violations des droits de l’Homme. Avec un partenaire chinois, absolument pas regardant sur les droits de l’Homme, comprenant la portée des lois antiterroristes pour la poursuite de militants accusés de saper la stabilité nationale, les États du Golfe trouvent un appui sur la scène internationale. De son côté, la Chine a trouvé des partenaires légitimant sa politique à l’échelle internationale.
La Chine est en train de redistribuer les cartes dans le Moyen-Orient, mais aussi dans le Proche-Orient. Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian devrait se rendre en Chine dans les prochains jours.
La répression chinoise a occulté le sort des Ouïghours, avec les partenariats stratégiques qu’elle continue de nouer. Son influence ne cesse de grandir, à un moment où l’islam est de plus en plus mal perçu par les gouvernements et les populations, notamment en Europe. Bien que plus d’un million de Ouïghours vivent dans des camps de concentration, subissent le travail forcé, la torture ou encore de nombreuses exactions, les intérêts stratégiques priment sur les droits de l’Homme, surtout quand ils sont musulmans.
La politique extérieure de la Chine montre non seulement la puissance de la diplomatie chinoise, mais surtout la dérive des régimes occidentaux. Seule une poignée d’États poursuivent la dénonciation des crimes commis contre les Ouïghours. Même s’ils sont souvent guidés par leurs propres intérêts comme les États-Unis, les États occidentaux se désintéressent petit à petit des questions relatives aux droits de l’Homme. Pis encore, ils voient se développer de véritables fléaux comme l’islamophobie, la xénophobie et le racisme, qu’ils alimentent, volontairement parfois.