Fait rare dans un parti très fidèle au milliardaire, huit sénateurs républicains ont voté mercredi en faveur de l’ouverture des débats sur ce texte.
« Si le président a et doit toujours avoir la capacité de défendre les Etats-Unis contre une attaque imminente, le pouvoir exécutif s’arrête là », a affirmé jeudi le démocrate Tim Kaine, auteur de la résolution, en ouvrant les discussions.
« Une guerre offensive requiert un débat et un vote au Congrès », seul habilité à déclarer la guerre selon la Constitution américaine, a-t-il ajouté.
Le texte demande au président de ne pas engager les forces armées dans des hostilités contre l’Iran « ou toute partie de son gouvernement ou de son armée », sans autorisation explicite pour une déclaration de guerre ou une autorisation spécifique pour l’usage de la force militaire contre l’Iran.
Même si Donald Trump y mettra son veto, l’adoption attendue de la résolution est perçue comme un camouflet pour lui alors que la chambre haute est contrôlée par son parti républicain (53 sièges sur 100).
« Très mauvais signal »
L’adoption de ce texte lancerait « un très mauvais signal » pour la sécurité des Etats-Unis, a-t-il mis en garde mercredi sur Twitter.
« Si mes mains étaient liées, l’Iran s’en donnerait à cœur joie (…) Les démocrates ne font ça que pour embarrasser le parti républicain. Empêchez-les », a-t-il ajouté en direction de ses troupes.
Pour le sénateur républicain Marco Rubio, cette résolution « affaiblit la dissuasion et augmente le risque de guerre ».
Les démocrates s’étaient vivement inquiétés du pic de tensions survenu après la frappe américaine qui a tué un puissant général iranien, Qassem Soleimani, le 3 janvier. Téhéran avait répliqué quelques jours plus tard en tirant des missiles sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak.
Ces frappes ont fait plus de 100 blessés parmi les soldats américains, la plupart ayant souffert de « commotions cérébrales légères ».
La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, devra à son tour approuver ce texte, sans doute d’ici la fin du mois.
Il fait peu de doute que la Chambre donnera son feu vert, car elle avait approuvé début janvier avec une confortable majorité (224 voix pour, et 194 contre) une résolution distincte mais portant sur le même sujet.
La version de Tim Kaine a été amendée pour recevoir le soutien de certains sénateurs républicains, qui s’étaient indignés que la Maison Blanche n’informe pas mieux le Congrès sur la spectaculaire opération menée pour éliminer Qassem Soleimani.