Le puissant général iranien Qassem Soleimani, et un dirigeant pro-iranien ont été tués vendredi dans un raid américain à Bagdad, suscitant les appels à la vengeance » de l’Iran et attisant les craintes d’un conflit ouvert entre Washington et Téhéran.
Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’Etat irakien, est également mort dans ce bombardement.
« Il n’y a aucun doute sur le fait que la grande nation d’Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l’Amérique criminelle pour cet horrible meurtre », a promis le président iranien Hassan Rohani.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, y a vu une « escalade extrêmement dangereuse et imprudente » et la diplomatie iranienne a convoqué le responsable de l’ambassade suisse, qui représente les intérêts américains à Téhéran.
Et le leader chiite irakien, Moqtada Sadr, a réactivé sa milice anti-Américains, l’Armée du Mehdi, ordonnant à ses combattants de « se tenir prêts ».
Depuis des années, Bagdad est pris en étau entre ses deux grands alliés, américain et iranien, eux-mêmes au cœur de tensions grandissantes sur le dossier du nucléaire et et la mort du général Soleimani laisse craindre l’éclatement d’un conflit ouvert entre les deux pays.
« Les renseignements américains suivaient Qassem (Soleimani) depuis des années, mais ils n’ont jamais pressé la détente. Lui le savait mais n’a pas mesuré à quel point ses menaces de créer une autre crise des otages à l’ambassade (à Bagdad) changerait la façon dont les choses sont faites », explique à l’AFP Ramzy Mardini, de l’Institut of Peace.
« Trump a changé les règles en l’éliminant », souligne-t-il.
Le raid américain, a visé en matinée un convoi de véhicules dans l’enceinte de l’aéroport de Bagdad, tuant au moins 9 personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens.