Le ministre israélien des Finances, Betsalel Smotrich, a appelé à effacer un village palestinien de la carte. Les États-Unis pourraient lui interdire l’entrée sur leur territoire.
Il a beau avoir fait un (timide) mea culpa, Betsalel Smotrich a bel et bien montré les velléités du gouvernement israélien d’extrême droite en termes de colonisation. Le ministre israélien des Finances a en effet déclaré que « l’État d’Israël devrait effacer le village de Hawara », en Palestine occupée.
Hawara est le village palestinien d’où proviennent deux Palestiniens qui tué deux Israéliens il y a quelques jours.
Le ministre avait aimé un tweet faisant cette proposition, d’effacer le village palestinien, avant d’affirmer que, s’il devait être supprimé, ce village devait être détruit par Israël et non par les citoyens.
Acculé, Smotrich a finalement nuancé : « Pour éviter tout doute dans mes propos, je n’avais pas l’intention d’effacer le village de Hawara, mais seulement d’agir de manière ciblée contre les terroristes et les partisans du terrorisme qui s’y trouvent et de leur faire payer un lourd tribut afin de rétablir la sécurité des habitants de la région ».
Une sorte d’excuse un peu tardive. Et sa déclaration lui coûte d’ailleurs assez cher : le ministre israélien des Finances devait se rendre à Washington prochainement, pour une conférence. Or, aucun officiel américain ne rencontrera le ministre après ses déclarations dignes d’un pyromane.
Smotrich pourrait même être interdit d’entrer aux Etats-Unis. Plusieurs organisations juives ont demandé aux États-Unis de prendre des mesures contre le ministre. D’autant que, après ses déclarations, Hawara a subi plusieurs attaques de la part de colons israéliens. L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, a lui aussi fustigé les propos du ministre.
Depuis plusieurs jours, les dérapages se multiplient de la part des responsables politiques israéliens. Un député, Zvika Fogel, qui fait partie de l’extrême droite, avait lui aussi affirmé qu’il voulait voir le village palestinien « brûlé et fermé ». Une enquête a été ouverte contre l’élu.