Des centaines de milliers d’euros d’argent public ont été octroyés à des associations islamophobes. Le Sénat demande une commission d’enquête.

Marlène Schiappa assure ne pas être au courant des associations auxquelles des fonds publics ont été octroyés dans le cadre du Fonds Marianne. Ce fonds a pourtant bel et bien été créé par Schiappa alors qu’elle était encore ministre déléguée à la Citoyenneté. C’était alors le mois d’avril 2021, et le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty venait d’être assassiné.

Un fonds à la mission très floue

Si l’objectif du fonds était de « financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes notamment sur les réseaux sociaux et plateformes en ligne », l’argent a en partie été distribué à des islamophobes. Certes, sur les 17 structures désignées pour en bénéficier, certaines ont fait du bon travail. Mais de Mohamed Sifaoui à Reconstruire le commun, plusieurs organismes ont profité d’argent public pour envoyer des messages antimusulmans.

Selon des révélations de Mediapart, trois conseillers de Marlène Schiappa ont participé au comité de sélection ayant validé l’attribution des subventions.

Parmi les bénéficiaires, donc, Mohamed Sifaoui. Son organisation, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), a touché le jackpot. Et lui avec : cet islamophobe patenté a en effet été salarié à hauteur de 120 000 euros, soit près de la moitié des fonds publics octroyés à son association. Sifaoui promeut très peu les valeurs de la République, n’hésitant jamais à insulter les musulmans.

Les islamophobes s’en mettent plein les poches

Autre bénéficiaire du Fonds Marianne, l’association Reconstruire le commun. À la tête de l’association, sa présidente Ahlam Menouni, militante censée promouvoir la laïcité, et Johann Margulies, sympathisant du très controversé Printemps républicain. Tous deux très actifs sur Twitter, ils ont préféré passer leurs comptes en privé plutôt que de répondre aux accusations.

Les critères d’attribution à ces deux associations, qui ont chacune touché environ 300 000 euros, laissent pantois. D’autant qu’elles sont très obscures et que leurs résultats sont quasi nuls. « Pourquoi le comité de sélection a-t-il choisi deux associations, l’une naissante, l’autre n’ayant aucune compétence dans le domaine pour les financements les plus importants ? » demande d’ailleurs l’élu Claude Raynal, qui demande la création d’une commission d’enquête pour comprendre « quels sont les rôles respectifs du comité interministériel et du cabinet de la ministre dans ces choix ».

Une chose est sure : s’il s’agissait de promouvoir le vivre-ensemble, c’est raté. Outre l’islamophobie de Mohamed Sifaoui, qui ne fait aucun doute, un membre de Reconstruire le commun a fait pire que propager des discours haineux : en octobre 2020, il avait été interpellé en flagrant délit de tag d’une mosquée. Sur les murs de la mosquée de Pantin, en Seine-Saint-Denis, il avait notamment inscrit : « Mosquée de tueurs ». Pas de quoi effrayer Marlène Schiappa, qui n’a pas hésité à octroyer des fonds à son obscure association.

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