Depuis la mort de son fils, assassiné par Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziaten œuvre pour le dialogue interreligieux. Elle vient de recevoir le prix de la Démocratie.

Quatre ans après la mort de son fils, Imad Ziaten, un militaire tué par Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziaten continue son combat pour le respect et la tolérance. Hier, cette femme a reçu le prix de la Démocratie pour son travail. Un prix qui souhaite « valoriser et récompenser les initiatives citoyennes, les actions participatives ou les projets créatifs qui offrent au citoyen un moyen d’agir ou de se faire entendre », comme l’indique les initiateurs de cette récompense symbolique. Depuis quatre ans, Latifa Ibn Ziaten se rend dans les lycées, les cités et les prisons pour mineurs. La mère du militaire tué explique qu’elle ne veut « pas abandonner les jeunes en rupture qui n’ont pas de travail ni de formation » et qui seraient « tentés par la radicalisation. »

« Je voudrais sauver ceux qui sont à l’origine de ma souffrance »

Pour ce faire, Latifa Ibn Ziaten a créé une association. C’est au Sénat que la mère de famille a reçu son prix. Un beau symbole aussi, puisque lors d’une conférence sur la laïcité organisée par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale en décembre dernier, elle avait été huée pour la simple raison qu’elle portait le voile. L’ancienne ministre des Droits de la femme Yvette Roudy avait alors affirmé que le fait que Latifa Ibn Ziaten porte le foulard « n’était pas une bonne idée. » Aujourd’hui, ce prix récompense quatre années d’un travail de longue haleine. « A chaque action, je vois mon fils grandir à travers l’association », expliquait Latifa Ibn Ziaten en janvier 2015 au Figaro Madame. « Je vis la souffrance tous les jours et je souffrirai toujours. Quand on perd un enfant de 30 ans, on ne peut pas tourner la page », affirmait-elle alors. La Franco-Marocaine prône, avec son association Imad pour la Paix et la jeunesse, pour le dialogue interreligieux et pour la laïcité. Au moment de recevoir sa récompense, Latifa Ibn Ziaten a expliqué : « Mon fils est mort debout, et moi si je reste debout c’est pour dire que le vivre ensemble est une richesse à préserver. » En mars dernier, son courage avait été récompensé aux Etats-Unis. Latifa Ibn Ziaten avait reçu le Women of Courage Award des mains de John Kerry, notamment parce que cette femme affirme vouloir « sauver ceux qui sont à l’origine de (sa) souffrance. »

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