C’est désormais l’affiche de la présidentielle. Des onze candidats, il n’en reste plus que deux. Emmanuel Macron affronte, dans un second tour décisif, Marine Le Pen. Si le vote semble acquis au candidat d’En Marche !, nombreux sont ses opposants à lui demander des garanties sur son programme économique. Car faire front contre le FN est une chose. Donner un chèque en blanc à un candidat qui n’a jamais obtenu de mandat électif en est une autre. Notamment concernant la laïcité et l’Islam, le programme d’Emmanuel Macron reste encore flou. Certes, pour le candidat du mouvement En Marche !, la loi de 1905 représente « un principe de liberté. » Dans son programme, l’ancien ministre indique que « la liberté est la règle, l’interdiction, l’exception. » Mais lorsqu’il parle du principe de neutralité dans les services publics et qu’il affirme que les convictions religieuses seront protégées « dans la limite du raisonnable », le flou est total. Même si on est, d’emblée, très loin de la proposition de Marine Le Pen d’interdire tout signe religieux — kippa et voile principalement — dans l’espace public.

Vers la fin du CFCM ?

Pour ce qui est de l’Islam, Emmanuel Macron veut « agir pour aider les musulmans à restructurer l’Islam de France. » Pour l’ex-ministre de l’économie, les musulmans sont aujourd’hui « mal représentés. » Comme François Fillon, Macron a donc en ligne de mire une éventuelle suppression du CFCM ou en tout cas un affaiblissement de cette structure voulue par Nicolas Sarkozy. Sans le dire. Mais le probable futur président veut cependant créer une « nouvelle structure » qui prendrait en charge la construction de lieux de culte ou encore la formation en France des imams. Le candidat à l’Elysée voudrait même une nouvelle « fédération nationale de l’Islam de France », qui regrouperait des associations cultuelles de toute la France. Pour Macron, il serait semble-t-il préférable que les mosquées soient gérées par des associations loi 1905. Il pourrait ainsi demander à toutes les structures associatives loi 1901 de modifier leurs statuts. Un programme encore très flou sur l’Islam donc. Qu’Emmanuel Macron ferait bien de préciser pendant cet entre-deux tours pour s’assurer une victoire nette et sans bavure.