Voilà un dossier qui coince depuis bien longtemps. A Lagny-sur-Marne, la mosquée a été fermée suite aux attentats de novembre 2015 suite à des accusations concernant l’imam qui, selon les autorités françaises, prônait « un islamisme radical, appelant au rejet des valeurs de la République et faisant l’apologie du djihad armé ainsi que de la mort en martyr. » En janvier 2016, l’Association des musulmans de Lagny était dissoute. Selon le Conseil d’Etat, celle-ci avait « contribué à propager l’idéologie de l’ancien imam. » Depuis, aucune solution n’a été trouvée à ce problème de mosquée : les fidèles sont obligés de prier dans le rue et, l’an dernier, ils s’était réunis à l’occasion du ramadan dans une grande tente installée dans le quartier Orly-Parc.

La tente pour ramadan démontée

Cette année, la situation est restée bloquée. C’est donc tout naturellement qu’une nouvelle fois, une tente a été dressée dans Lagny. Mais ce mercredi, celle-ci a été démontée sous escorte policière, dans le calme. Les musulmans de Lagny-sur-Marne semblent résignés : pour ramadan, qui commence avant la fin du week-end prochain, ils risquent de ne pas pouvoir se réunir. C’est le bailleur social OPH 77 qui a demandé la destruction du barnum, indique Le Parisien. « Nous avons été avisés lundi de l’installation sauvage sur un espace commun qui doit être libre à la circulation. Nous avons fait une communication dès lundi, qui a été affichée mardi sur place et demandait le retrait immédiat de la tente », argumente-t-on du côté d’OPH 77.

Pas de mosquée prévue à Lagny

Après l’exécution de l’avis du bailleur social, les musulmans sont dépourvus. Le maire de la ville, Jean-Paul Michel, a rappelé qu’il fallait « faire les choses dans les règles » mais a admis « comprendre que certains soient tentés de passer outre quand il n’y a pas de solution. » Le dossier semble bloqué du côté du ministère de l’Intérieur, l’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux avait autorisé l’ouverture d’une mosquée à Lagny à condition que ce lieu soit… multicultuel. Le maire estime que la mission est « impossible à mettre en place. » Incertains de retrouver une mosquée à long terme, les musulmans de la ville se concentrent désormais pour trouver une solution à court terme. Mais, déplorent-ils, aucun accord n’a été trouvé. Des musulmans qui se sentent aujourd’hui « bernés » et bien seuls dans leur combat.