Une étude du Forif montre les difficultés qu’éprouvent les mosquées à ouvrir des comptes en banque ou à déposer des fonds en espèces en agence.
Pour une association ou une entreprise, il est généralement déjà difficile d’ouvrir un compte en banque. Alors, quand en plus il s’agit d’une association gérant une mosquée, la mission est encore plus complexe. Comme l’indiquent les conclusions du groupe de travail « droit et gestion des associations du culte musulman » du Forum de l’islam de France (Forif). En effet, le groupe de travail de la plateforme de dialogue entre l’État et la communauté musulmane a réalisé une étude auprès de 118 mosquées.
Il y a trois semaines, il a livré ses résultats chiffrés : 27 % des associations cultuelles ont déjà subi une fermeture de compte, dont plus de la moitié ont vu leurs comptes fermés deux fois ou plus. L’enquête a également relevé que 22 % des associations ont des difficultés à ouvrir un compte en banque.
Selon les conclusions de l’étude, la situation se serait aggravée ces quatre dernières années. Avec les discours assimilant mosquées et financement du terrorisme, environ un quart des mosquées interrogées assurent d’ailleurs avoir déjà rencontré des difficultés pour déposer des espèces dans leur agence. Les espèces — des dons des fidèles récoltés lors des prières et des célébrations — représentent 40 % des montants récoltés par les mosquées.
Ce sujet inquiète. Et s’il empire année après année, il existe depuis bien trop longtemps. Au milieu de l’année 2022, le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, avait palé d’« apartheid bancaire » et avait tenté d’alerter les autorités compétentes, rappelle La Croix.
Le gouvernement pourra-t-il aider les mosquées ? Les églises pratiquent elles aussi des quêtes tous les dimanches, les banques devraient donc être habituées à ces dépôts d’espèces, dont l’association doit indiquer la provenance. Les banques, indique le Forif. Mais ces relations difficiles entre banques et mosquées trouvent aussi leur origine dans le manque de connaissance des « fondamentaux bancaires » des associations du culte musulman, indique l’étude.
Lorsqu’une association se retrouve à devoir gérer la construction ou les travaux d’une mosquée, pas toujours évident de savoir comment procéder avec les banques.