Après avoir exigé la démission de l’ancien président de l’Exécutif des Musulmans, l’Etat belge a été condamné pour ingérence.
Alors que l’État français n’hésite pas à s’ingérer dans les affaires des instances musulmanes — depuis la création du CFCM jusqu’aux expulsions d’imams et aux fermetures d’associations musulmanes —, outre-Quiévrain, on ne badine pas avec cela.
Petit rappel des faits. L’Exécutif des Musulmans (le CFCM belge) était autrefois présidé par Salah Echallaoui. Mais ce dernier avait reçu, de la part du ministère belge de la Justice, une « injonction de démission ou de licenciement ».
Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice, avait alors pratiqué un drôle de chantage : si le président était démis de ses fonction, la concession de la Grande Mosquée se poursuivrait.
Les tribunaux belges ont estimé que cela représentait une ngérence dans les libertés de religion et d’association.
Selon le tribunal de première instance de Bruxelles, les propos du ministre sont également attentatoires à la réputation et violent la vie privée, selon les conclusions d’un jugement émis le 1er septembre dernier.
Salah Echallaoui avait malgré tout démissionné le 15 décembre 2020. Le ministre de la Justice qui, en Belgique, est également en charge des Cultes, avait appelé au renouvellement de tous les organes de l’EMB.
La mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles, était alors un point de divergence entre le ministre et les autorités musulmanes, après qu’avait été pointée l’ingérence du Maroc dans la gestion du lieu de culte.
Pourtant, selon les services de renseignement belges, la Grande Mosquée n’était plus « un vecteur structurel de diffusion de l’extrémisme religieux », comme à l’époque. Le ministère de la Justice s’est donc servi du lieu de culte pour exercer un chantage.
Alors qu’il a refusé de reconnaître les accusations contre lui, Salah Echallaoui a démissionné, mais a aussi porté plainte contre l’Etat belge.