Suite à la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, plus de 50 pays musulmans se sont réunis le 13 décembre pour un sommet de l’Organisation de la coopération islamique, convoqué par Recep Tayyip Erdogan.

Dans un communiqué publié juste après le sommet, l’organisation a estimé que la décision de Trump était « nulle et non avenue, irresponsable, illégale et unilatérale. »

« Nous proclamons Jérusalem-Est capitale de l’Etat de Palestine et appelons les autres pays à reconnaître l’Etat de Palestine et Jérusalem-Est occupée comme sa capitale », ont également déclaré les leaders musulmans. 

Quelques jours plus tard, le président turc a donc annoncé officiellement son intention de déplacer l’ambassade turque à Jérusalem. « Parce que (la ville) est sous occupation, nous ne pouvons pas juste y aller et ouvrir une ambassade. Mais si Dieu le veut (…) nous ouvrirons officiellement notre ambassade là-bas », a déclaré Recep Erdogan le 17 décembre, dans un discours aux membres de son parti AK, dans la province de Karaman (sud de la Turquie). Pour le moment, la Turquie dispose d’une ambassade à Tel-Aviv et d’un consulat à Jérusalem.

Le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, a lui aussi demandé au gouvernement l’établissement d’une ambassade du Liban à Jérusalem-Est. « J’ai transmis un mémorandum au gouvernement pour l’établissement d’une ambassade du Liban à Jérusalem, la capitale de la Palestine, et j’ai proposé au président palestinien, Mahmoud Abbas, un échange de terrain à cet effet entre le Liban et la Palestine. Il m’a promis d’œuvrer rapidement afin d’octroyer au Liban une parcelle de terrain à Jérusalem-Est. C’est au Conseil des ministres de prendre une décision aujourd’hui, si Dieu le veut », a écrit Gebran Bassil sur son compte Twitter. 

Plus tard dans la journée, le gouvernement a approuvé la constitution d’une commission ministérielle, présidée par le Premier ministre, Saad Hariri, pour étudier cette proposition. 

Une plainte à l’ONU pour faire rejeter la décision de Donald Trump

Le président de la République du Liban, Michel Aoun a quant a lui exhorté il y a quelques jours les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à déposer une plainte auprès de l’Organisation des Nations unies et du Conseil de sécurité contre la décision du président américain. Il a aussi appelé à prendre des mesures contre tout État qui reconnaîtrait ce statut.

Ainsi, ce lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU examine le projet de résolution qui souligne que le statut de Jérusalem « doit être résolu par la négociation. » Le texte rédigé par l’OCI affirme également que « toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique » de Jérusalem « n’a pas de force légale et doit être révoquée. »

De son côté, le président de l’Autorité palestinienne tente de rallier le maximum de soutien de la part des pays musulmans. Le président iranien Hassan Rohani a d’ailleurs invité son homologue Mahmoud Abbas, à se rendre à Téhéran dans les prochains jours. Une invitation que celui-ci n’a pas déclinée, alors même que la République islamique est plus proche du Hamas que de l’Autorité palestinienne. Hassan Rohani a appelé « tous les musulmans à affronter, d’une seule voix, la décision de Trump de reconnaître al-Qods capitale de l’entité sioniste. »