Dans une interview, Jean-François revendique la paternité du débat consacré à l’Islam au sein de la gauche. Il en profite pour fustiger ses concurrents, François Fillon et Nicolas Sarkozy.

« C’est cette avance que j’ai payé ! » A en croire Jean-François Copé, c’est d’avoir lancé, en 2011, un débat sur l’Islam en France et sur la laïcité au sein de l’UMP qui lui aurait valu une longue traversée du désert. Dans une interview à Valeurs Actuelles, celui qui avait défrayé la chronique et provoqué la communauté musulmane en évoquant le cas d’un enfant qui s’était fait « arracher son pain au chocolat par des voyous sous prétexte qu’on ne mange pas pendant le ramadan » rappelle qu’il a été le premier à parler de ce sujet bien avant François Fillon et Nicolas Sarkozy. A propos de ce dernier, Jean-François Copé rappelle qu’il « ne voulait pas de la loi sur l’interdiction de la burqa. » « C’est moi qui ai dû, avec mes amis députés, lui forcer la main », dit-il.

Quand Copé prenait les musulmans comme « boucs émissaires » de campagne électorale

Si le maire de Meaux affirme que « les religions catholiques, protestantes et juives ne posent pas de problème », c’est pour montrer que l’Islam pose bien souci en France. Mais, assure-t-il, « ça ne m’empêche pas de combattre, avec la même force l’islamophobie. » Ce n’est pas vraiment l’avis de l’entourage de l’ancien président de l’UMP… Selon l’ex-conseiller à l’Elysée chargé de la diversité, Abderrahmane Dahmane, lors des cantonales, Copé avait pris « les musulmans comme les boucs émissaires de la future campagne électorale. » Dahmane expliquait d’ailleurs que Nicolas Sarkozy, son ami, avait « confié son parti à Jean-François Copé qui est islamophobe et qui, en réalité, ne souhaite pas sa victoire. »

Mais qu’importe, Jean-François Copé estime avoir eu raison de lancer ce débat sur l’Islam. Une certaine droite et une certaine gauche « n’ont pas voulu voir la montée de l’islamisme dans les quartiers », déplore-t-il. Elles ont, ajoute le maire de Meaux, « eu peur d’affirmer que nous ne pouvons pas tout accepter en France. Tant que l’on n’aura pas eu le courage de fixer les règles qui organisent le culte musulman en France (imams, mosquées, etc…) les tensions se multiplieront, y compris à l’égard des Français musulmans qui en sont les premières victimes. » Copé veut donc voir émerger cette « droite décomplexée. » Aujourd’hui, il estime que « le culte musulman, qui s’est développé en France après 1905, n’a pas été organisé. » L’ancien ministre trouve cependant « absurde » de vouloir interdire le port du voile dans l’espace public. Il est loin, le Copé du « pain au chocolat. »

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