Les étrangers doivent désormais informer le ministère israélien de la Défense en cas d’histoire d’amour avec un Palestinien de Cisjordanie occupée.
En Israël, « 1984 » de George Orwell n’est plus de la fiction, loin de là. Désormais, même l’amour est une affaire d’Etat et de sécurité.
Une nouvelle loi a en effet été écrite pour les étrangers vivant ou souhaitant visiter la Cisjordanie. Ce lundi, de nouvelles règles entreront en vigueur.
Parmi les nouvelles règles, citées par BBC, l’une d’elles implique que les étrangers informent les autorités israéliennes dans les 30 jours suivant le début d’une relation avec un détenteur d’une carte d’identité palestinienne.
Plus généralement, Israël veut limiter le nombre de visa octroyés pour se rendre en Cisjordanie occupée. Par exemple, seuls 150 visas étudiants et 100 visas enseignants seront donnés, et les hommes d’affaires seront également moins nombreux à pouvoir se rendre en Cisjordanie. Les bénévoles d’ONG sont également concernés par la réduction des visas.
Les habitants de Cisjordanie de plus en plus isolés
« Il s’agit d’isoler la société palestinienne du monde extérieur », s’emporte Jessica Montell, directrice exécutive de l’organisation non gouvernementale israélienne HaMoked, citée par BBC. L’ONG a déposé une requête auprès de la Haute Cour israélienne des lois.
Mais en attendant, les couples vont avoir de grosses difficultés à se voir. Israël interdit depuis longtemps d’accorder le statut de résident aux conjoints étrangers de Palestiniens en Cisjordanie. Selon BBC, « des milliers de personnes continuent de vivre avec un statut juridique incertain » dans la région.
Résultat : des conjoints étrangers sont de facto séparés de force de leurs familles en Cisjordanie. Les nouvelles règles aggravent les restrictions et ¡ contraindront de nombreuses familles à déménager ou à rester à l’étranger pour maintenir leur unité familiale », indiquent les ONG.
Outre les couples mixtes, la loi omet de lister les demandes de visas d’étrangers qui veulent rendre visite à leurs frères ou sœurs, aux grands-parents et aux petits-enfants. Des restrictions qui isolent donc de plus en plus les Cisjordaniens.