Dans les années 1950, peu de temps après la création de l’Etat d’Israël, des milliers d’enfants yéménites ont été arrachés à leurs famille. Cette information, relayée par le journal Le Temps, fait froid dans le dos. Dans un premier temps, les archives confirment l’enlèvement de milliers d’enfants yéménites, et démontrent que certains de ces enfants ont servi de cobayes humains et succombé à des expériences médicales. Lors d’une séance spéciale de la Commission de la Knesset, des échanges de lettres entre plusieurs directeurs d’hôpitaux ont été dévoilés. Dans ces échanges, ces responsables se félicitaient de « disposer d’un matériel si abondant à Rosh Hayin », petit village dans lequel vivaient beaucoup de Yéménites. Le député Amir Ohana, du Likoud, confie avoir retrouvé le témoignage d’une infirmière expliquant que des médecins « avaient tenté de savoir pourquoi le cœur des Yéménites est aussi résistant ». Le député s’est dit « retourné » par cette découverte. D’autres documents prouvent que les Israéliens ont cherché à savoir si les Yéménites avaient du « sang nègre ». Plus choquant encore : des enfants auraient reçu « un traitement expérimental actif », dont la nature n’est pas précisée : ils n’ont pas survécu à ce traitement. Le tout sans que les parents de ces enfants n’aient été mis au courant. D’ailleurs, personne ne sait où ont été enterrés les corps. S’ils ont été enterrés…

Des morts programmées ?

Continuant d’agiter la société israélienne, « l’affaire des enfants volés » a provoqué de nombreuses manifestions, et ainsi poussé le gouvernement israélien à nommer une nouvelle commission d’enquête, la troisième depuis 1960. Censée élucider ce mystère, elle a finalement tout mis en œuvre pour que la vérité ne soit pas dévoilée au grand jour, ces révélations étant clairement susceptibles de nuire à l’image de l’Etat hébreu. Ygal Yossef, l’un des descendants d’une famille touchée par l’enlèvement d’un proche, veut « crever l’abcès, quoi qu’il en coûte ». Il a même obtenu et fourni aux députés des copies de certificats de décès « en blanc » et antidaté… Ce qui prouve que la mort de nombreux « cobayes » était programmée.