Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Ou presque. On sait que l’aversion de certains pays du Golfe vis-à-vis de l’Iran a, ces derniers temps, rapproché Israël de certains de ses anciens ennemis, notamment les Emirats arabes unis ou l’Arabie saoudite. Un rapprochement qui est loin d’être une utopie : en juillet dernier, le député israélien du parti de gauche Meretz, Esawi Freige, assurait que « les Saoudiens veulent s’ouvrir à Israël. »

Le blocus contre le Qatar a d’ailleurs accéléré ce nouveau jeu d’alliance. Si Riyad reste discret quant à ses relations avec Israël, les deux pays n’ayant officiellement par de liens diplomatiques, l’Etat hébreu n’hésite pas à dire publiquement qu’il compte sur le soutien des Saoudiens pour contrer l’Iran. « Il y a un changement qui se passe. Pas nécessairement avec les Palestiniens, mais dans certaines parties du monde arabe, ils comprennent qu’Israël n’est pas l’ennemi », indiquait le Premier ministre israélien Netanyahu à l’annonce du blocus.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, dans une interview à Sputnik, confirme la stratégie israélienne. Pour l’Etat hébreu, le développement de relations avec les pays arabes est, selon le diplomate, « très important, nous estimons qu’il continuera et nous verrons des relations plus étroites entre Israël et le monde arabe. De nombreux pays et de nombreux gouvernements dans le monde arabe reconnaissent qu’Israël est non seulement un problème pour eux, mais qu’il est également une partie de la solution. »

Au risque que la cause palestinienne en pâtisse ? Certainement. On se souvient que Riyad avait proposé à Mahmoud Abbas une certaine somme d’argent pour accepter un plan de paixjugé honteux par l’Autorité palestinienne. Pour Emmanuel Nahshon, il faut désormais briser cette alliance arabe pro-palestinienne. « C’est justement cela que nous espérons, les Palestiniens doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus se servir des pays arabes en qualité d’adversaires d’Israël et je pense qu’il est désormais temps pour les Palestiniens de retourner à la table des négociations », a-t-il indiqué.