Un rapport sur l’islamophobie en 2021 en Europe montre à quel point le gouvernement français a fait des musulmans des citoyens de seconde zone.
Dans son rapport sur l’islamophobie en Europe, le Leopold Weiss Institute balaie la situation des musulmans dans de nombreux pays. Parmi eux, forcément, la France. Et le constat est édifiant, même si on s’en doutait.
« L’année 2021 a été une année très difficile pour les musulmans français, notamment avec la mise en place de la loi anti-séparatisme qui a été beaucoup critiquée par de nombreux observateurs », peut-on lire. Le rapport critique le « caractère liberticide et répressif » de « cette loi, censée apporter une réponse ferme contre le ‘terrorisme’ et ‘l’Islam radical’ » mais qui, en lieu et place de sa promesse, « a en fait provoqué une violente répression à l’encontre de la visibilité et de l’organisation musulmane ».
Des fermetures abusives d’organisations, mosquées et associations
Un texte qui « affecte en effet d’abord les musulmans les plus visibles en étendant l’interdiction des signes religieux dans d’autres espaces et criminalise toute tentative d’organisation indépendante du culte musulman et de lutte contre l’islamophobie en procédant à des fermetures abusives ».
Le rapport parle évidemment des actions lancées contre BarakaCity, contre le CCIF ou contre des mosquées, des éditeurs ou des imams. « La fermeture ou dissolution arbitraire de nombreuses structures musulmanes ou perçues comme telles (…) ont très souvent été justifiées par des motifs très peu convaincants », affirment les auteurs.
S’il est facile « d’inventorier tous les actes antimusulmans qui ont eu lieu en 2021 », car ils sont extrêmement nombreux, le rapport sur l’islamophobie avance des pistes pour « questionner les intentions du gouvernement français pour mettre en place une telle politique allant jusqu’à criminaliser la musulmanité ».
L’État « enlève toute autodétermination aux musulmans français »
Or, « l’islamophobie en France est d’abord le fait de l’État qui cherche à instaurer un ‘islam de France’ qui enlève toute autodétermination aux musulmans français pour en faire des ‘musulmans sans l’islam’. Ce récit imposant l’assimilation aux musulmans Français a particulièrement été amplifiée par les médias mainstream ainsi que par les représentants des groupes identitaires notamment à la fin 2021 lors du début de la campagne présidentielle de 2022 ».
Le document évoque « la place secondaire accordée aux musulmans Français dans leur propre pays ». Inquiétant. C’est Kawtar Najib, spécialiste de l’islamophobie à l’université de Newcastle, au Royaume-Uni, qui dépeint la situation. Elle rappelle non seulement les actes antimusulmans mais également les actions du gouvernement contre la communauté musulmane.
Et l’on attend impatiemment le rapport de l’an prochain, qui devrait montrer que la situation ne s’améliore pas pour les musulmans de France.