Islamophobia.fr a vu le jour, pour documenter les pratiques islamophobes en France. Initiative citoyenne, cette plateforme saisit l’islamophobie dans toutes ses dimensions. Son objectif est de stimuler un changement de paradigme, à l’heure où la communauté musulmane est prise pour cible.
Ces deux dernières années, le pays des droits de l’Homme a opéré un virage liberticide sans précédent. La communauté musulmane est visée par un ensemble de lois et de pratiques, l’excluant progressivement de l’espace public. Le « problème musulman » est devenu récurrent, mais surtout institutionnel.
« Entravées dans leur pratique religieuse et leur vie sociale, évincées de l’espace politique, les personnes musulmanes sont soumises à de multiples discriminations, une couverture médiatique à charge et une surveillance administrative et policière grandissante, tout ceci alimenté par des lois qui visent à discipliner l’appartenance musulmane. La lutte contre l’islamophobie est dans le même temps combattue et accusée de favoriser une approche ‘victimaire’, ‘séparatiste’ ou ‘communautaire’ » peut-on lire sur la plateforme.
Ainsi ce projet est né de cette volonté. La plateforme innove en matière de compréhension de ce phénomène qu’est l’islamophobie. Elle entend impulser une dynamique créative, et d’encourager la réflexion critique. Son fondateur Rafik Chekkat est un avocat spécialiste des discriminations et libertés publiques.
Porteuse d’une approche novatrice, islamophobia.fr transforme la démarche de lutte contre l’islamophobie. En effet, dans son corps de missions, elle « fournit les outils essentiels à la compréhension du phénomène islamophobe aux activistes, chercheur.ses, journalistes, artistes et acteurs associatifs ». L’ouverture prônée permet d’étudier l’islamophobie en tant que fléau social, mais également sous d’autres dimensions.
Il ne s’agit pas pour la plateforme de dénoncer seulement les dérives islamophobes de l’appareil étatique et de ses services. Non. Elle propose une démarche de désenclavement de la discussion, pour rendre accessibles au plus grand nombre les recherches réalisées. C’est à travers son site-internet, des podcasts, des entretiens ou encore une revue trimestrielle, des livres et des documentaires qu’elle compte mener à bien ses missions.