Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’islam de France, a profité d’une interview pour tacler le CFCM et dire qu’il est à la tête de « l’unique instance qui tient la route ».

Dans une interview à L’Opinion, le président de la Fondation de l’islam de France, en place depuis neuf mois, était invité à s’exprimer sur les prochaines élections au CFCM. Selon lui, les interlocuteurs de l’Etat « ont failli » et « sont coupables de la situation actuelle ». Alors que plusieurs pays gèrent, à tour de rôle, le Conseil français du culte musulman grâce à une présidence tournante décidée entre l’Algérie, le Maroc et la Turquie, Ghaleb Bencheikh dénonce : « On se drape, à juste titre, dans la loi de 1905 pour empêcher l’Etat de se mêler des cultes, et en même temps on accepte l’ingérence d’Etats étrangers », explique-t-il, déplorant « une atteinte à la souveraineté nationale ».

Pour le président de la Fondation de l’islam de France, il faut mettre fin à cette ingérence. « On ne peut pas museler l’Etat français et accepter l’œil d’Ankara, l’influence du palais royal ou des services secrets algériens qui ont sévi lors des deux dernières décennies », affirme Ghaleb Bencheikh qui, par ailleurs, s’étonne « de l’incompétence et de l’incurie du CFCM » qui laissent « la voie libre à des manœuvriers qui ont prise sur une religion française. On ne peut plus accepter des mouvements contrôlés par l’étranger et qui nous déplaisent ».

Et le patron de la fondation de conclure : « Nous sommes l’unique instance qui tient la route et qui s’investit dans la transparence la plus totale, dans un esprit républicain. A tel point que nous sommes pris en tenaille entre ceux qui voient en nous des ‘inféodés au pouvoir’ ou ‘crypto-athées’, et ceux qui se disant laïcistes nous voient comme le cheval de Troie de l’islamisme radical ».