Vainqueur des législatives avec sa liste La marche pour les réformes, Moqtada Sadr avait aidé l’actuel Premier ministre Adel Abdel Mahdi à former son gouvernement en octobre 2018.
Mais alors que le bilan des manifestations –officiellement 110 morts, en grande majorité des protestataires abattus par balles, entre le 1er et le 6 octobre– augmentait, il a réclamé sa démission et menacé de mobiliser ses nombreux partisans.
Sur Twitter il a appelé mardi soir « les Irakiens en marche » vers Kerbala pour le pèlerinage de l’Arbaïn, qui commémore la fin du deuil de l’imam Hussein, figure fondatrice de l’islam chiite, « à se mobiliser par millions ».
« Marchez drapés dans vos linceuls (…) et scandez le jour de l’Arbaïn : Non à l’Amérique ! Non à Israël ! Non aux corrompus ! », a-t-il écrit.
Traditionnellement, les millions de pèlerins de l’Arbaïn, majoritairement irakiens et iraniens, convergent à pied vers Kerbala, à 100 kilomètres au sud de Bagdad.
Régulièrement, des affiches s’en prenant aux Etats-Unis et à Israël sont brandies par la foule. Les slogans anticorruption sont eux inédits lors de cet événement religieux.
L’année dernière, plus de 15 millions de fidèles avaient participé à ce rassemblement, toujours tenu sous très haute protection des forces de sécurité irakiennes. Des jihadistes s’en sont pris par le passé aux pèlerins chiites.