Une restauratrice qui a refusé l’entrée de son établissement à une femme voilée a été condamnée à une légère amende de 600 euros.
600 euros d’amende. C’est ce à quoi a été condamnée une restauratrice qui avait refusé à une femme voilée d’entrer dans son établissement.
C’est à Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantiques, que la scène avait eu lieu. Filmée, la restauratrice avait affirmé que la victime était « comme à la Préhistoire ».
Une « discrimination en raison de la religion », selon les mots du tribunal de Bayonne. En juin dernier, un mois après les faits, la restauratrice avait été placée en garde à vue avant d’être déférée devant le parquet de Bayonne. Le ministère public avait décidé de la poursuivre pour « discrimination fondée sur la religion ».
Sa condamnation est donc avant tout un symbole. D’autant que la victime, qui était accompagnée de son fils, souhaitait simplement célébrer la Fête des mères. Mais la gérante du restaurant avait exigé qu’elle enlève son voile pour entrer dans son restaurant.
Selon le parquet de Bayonne, les propos tenus par la sexagénaire ont été jugés « infamants ». Elle a violé l’article 225-1 du Code pénal, qui dit que « toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, (…) ou de leur appartenance (…) à une prétendue race ou une religion déterminée » est discriminatoire.
La restauratrice, outre les 600 euros, doit verser, au titre du préjudice moral subi par la cliente et son fils, 1 300 euros. Elle devra, en outre, effectuer un stage de citoyenneté « en vue de l’apprentissage des valeurs de la République ».
Une décision très timide, qui incitera forcément d’autres patrons de restaurants à faire de même. Il y a quelques jours à Paris, le restaurant Gigi avait refusé l’entrée à une femme voilée, qui faisait du tourisme à Paris.