Ce lundi, à Santiago du Chili, plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour soutenir les Indiens mapuches, la plus grande ethnie indigène du pays. Cette dernière est victime de discriminations et l’Etat saisit régulièrement ses terres. Interrogé par l’AFP, un dirigeant mapuche parle de « colonisation », mais pointe surtout la loi antiterroriste qui vise principalement les Indiens mapuches, dont certains se retrouvent régulièrement arrêtés accusés d’actes de vandalisme. La situation perdure au Chili : en 2010 déjà, alors que des Indiens mapuches observaient une grève de la faim pour protester contre la réquisition par l’Etat de leurs terres, l’ONU indiquait qu’elle continuerait « à mettre à disposition du Chili son assistance pour la mise en œuvre de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail sur les populations autochtones et tribales et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. » En 2013, l’Organisation des Nations Unies avait également critiqué les autorités chiliennes qui se servaient déjà de la loi antiterroriste pour récupérer les terres « ancestrales » des Indiens mapuches. L’ONU recommandait alors « que cesse tout usage de la législation antiterroriste au sujet des revendications territoriales mapuches. » La minorité autochtone mapuche représente près de 5 % de la population chilienne.