Des manifestations se sont déroulées lundi en Inde pour protester contre l’attaque menée la veille dans une prestigieuse université de New Delhi par des assaillants masqués, portant matraques et barres de fer, qui a fait une trentaine de blessés.
Cette attaque à l’Université Jawaharlal Nehru University (JNU) intervient alors que le pays est agité par une forte contestation contre une loi sur la citoyenneté voulue par le gouvernement nationaliste hindou et qui, selon ses détracteurs, discrimine les musulmans.
La nouvelle loi facilite l’obtention de la nationalité indienne pour les réfugiés d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, sauf ceux de confession musulmane. Plus de 25 personnes ont été tuées lors de manifestations massives contre cette loi depuis son adoption le 11 décembre.
L’attaque dimanche à la JNU a fait au moins 28 blessés chez les étudiants et enseignants, selon une organisation syndicale étudiante. Des médecins et des infirmières d’un hôpital voisin venus les soigner ont également été attaqués.
Lundi, des policiers anti-émeute patrouillaient en nombre à la JNU, entre éclats de vitres, portes en morceaux et meubles brisés.
Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées à Bombay pour protester contre cette attaque. D’autres manifestations ont eu lieu à Bangalore, Calcutta ainsi que d’autres grandes villes.
Le prix Nobel d’économie Abhijit Banerjee, ancien élève de la JNU, a estimé que l’attaque évoquait « les années durant lesquelles l’Allemagne se dirigeait vers le nazisme ».
Le Bharatiya Janata Party (BJP, au pouvoir) a rejeté les accusations du parti du Congrès (opposition) lui imputant la responsabilité de l’incident et a retourné l’accusation contre des groupes étudiants de gauche qui dominent les activités politiques dans cette université.
Le gouvernement a « promis » une enquête. Le ministre de l’Intérieur Amit Shah, bras droit du Premier ministre, a enjoint aux responsables de l’université et à la police de maintenir l’ordre sur le campus où l’ambiance est tendue.