La chambre basse du Parlement indien a adopté le 8 janvier un projet de loi controversé, qui pourrait attiser à nouveau les tensions inter-religieuses entre hindous et musulmans.
En effet, ce projet de loi prévoit d’accorder des droits de résidence et la citoyenneté indienne aux réfugiés du pays, excluant les musulmans. Cette législation qui doit encore être approuvée par la chambre haute, pourrait concerner des millions de personnes ayant fui le Bangladesh, le Pakistan et l’Afghanistan.
Mais dans ces pays où l’islam est prédominant, seuls les hindous, les jaïns, les parsis, les chrétiens et les sikhs ayant vécu au moins six ans en Inde, pourraient se voir accorder des droits de citoyenneté.
Lundi, des milliers de personnes ont manifesté dans le nord-est de l’Inde contre cette mesure, notamment dans l’Etat d’Assam où des millions d’individus provenant du Bangladesh sont devenus apatrides, du fait d’être musulmans. Ils ont en effet été exclus du projet de registre national des citoyens (NRC) publié en juillet dernier.
Les manifestations se sont poursuivies mardi. Les manifestants ont brûlé des copies de ce projet de loi, des effigies du Premier ministre et ont vandalisé des bureaux du parti nationaliste au pouvoir, le BJP.
« Ce n’est que la première étape de notre mouvement », a déclaré à l’AFP Palash Changmai, le secrétaire général d’une organisation étudiante qui a participé à la manifestation.
Ce texte, qui avantage notamment les hindous, est pour ses détracteurs, une tentative du Premier ministre Narendra Modi de s’attirer la sympathie de nombreux électeurs pour les législatives prévues dans quelques mois en Inde.