Alors que les musulmans de Banaras ont toujours réussi à conserver leurs droits, un tribunal a jugé que les hindous avaient le droit de demander de prier dans le complexe qui, selon eux, est construit sur un ancien temple.
En Inde, la mosquée de Gyanvapi est toujours au centre de graves tensions entre hindous et musulmans. Pour rappel, la mosquée, située à Banaras, dans l’Uttar Pradesh, a été construite par Aurangzeb en 1669, sur les ruines d’un ancien temple hindouiste.
La ville de Banaras, ou Varanasi, est un peu le Jérusalem indien : il s’agit d’une ville sainte pour les hindous, qui sont majoritaires dans ce coin de l’Inde. Dans le pays, les musulmans représentent à peu près 13 % de la population, sur 1,4 milliard d’habitants.
Alors qu’une requête avait pour but de rappeler que la mosquée soit le lieu de culte des musulmans, celle-ci a été rejetée par un tribunal indien après une autre requête, déposée par un groupe de femmes hindoues qui demandent de pouvoir pratiquer leur culte… dans la mosquée.
Si des tensions religieuses au sujet des lieux de culte musulmans sont nées dès 1947, année de l’indépendance de l’Inde, c’est surtout depuis ces dernières années qu’elles sont devenues fréquentes. Concernant Gyanvapi, c’est en 1984 que le Vishva Hindu Parishad (VHP) et les membres du parti nationaliste hindou Sangh Parivar ont décidé qu’ils voulaient reprendre les mosquées construites sur des temples.
En 1991, c’est pas des recours légaux qu’ils ont tenté de récupérer leur temps détruit. Ce n’est qu’en 2021 qu’un comité a été formé pour déterminer si un temps avait vraiment existé avant la construction de la mosquée. Une enquête suspendue après un nouveau recours de l’Anjuman Intezamia Masjid (AIM), gestionnaire de la mosquée.
L’AIM voulait que le juge rejette la nouvelle demande des femmes hindoues. Celles-ci demandent de pouvoir prier des « divinités visibles et invisibles » dans le complexe du vieux temple. Le collectif de femmes dit vouloir « écrire l’histoire » grâce à ce jugement. Mais en réalité, un nouveau jugement sera effectué le 22 septembre.