Il va de soi que l’entretien de bonne relation avec les voisins passe en premier lieu par une question d’éducation. Dans certains quartiers, pendant le mois du ramadan, les voisins s’échangent des plats qu’ils ont cuisinés pendant la journée afin de pouvoir les déguster au moment de la rupture du jeûne.

Plus qu’une simple relation : un membre de la famille

Mais l’Islam a instauré une relation bien plus importante entre les voisins et un bon musulman. Le Prophète de l’Islam a lui-même rappelé dans une de ses paroles que Dieu a tant attiré son attention sur les droits du voisin qu’il pensait qu’une part de son héritage allait lui revenir. En effet, Aicha a rapporté que le Prophète de l’Islam a dit : « Jibril ne cesse de me recommander d’être bienveillant envers le voisin au point où j’ai cru qu’il allait faire de lui un des successeurs » (Sahih al Boukhari). Cette catégorie de personnes est similaire à la « veuve et l’orphelin », si nous devions reprendre une expression purement française.

Or, les relations de voisinage ne pas toujours au beau fixe entre les voisins qui implique un individu de confession musulmane. Le mur mitoyen ne va pas, le voisin ne m’a pas salué délibérément dans les transports en commun lorsqu’il m’a vu, le voisin ne nous dit jamais bonjour parce que nous sommes musulmans… Autant d’éléments qui tentent de légitimer nos comportements vis-à-vis de nos voisins.

Mais, certains ont eu le réflexe inverse : celui de se dire qu’au final, ils vont tenter de reprendre le dialogue avec ce voisin qui ne leur parle plus ou qui ne leur a jamais parlé. Celui d’apporter des cadeaux aux voisins afin de s’intégrer dans la communauté la plus proche. Celui de se dire que combattre l’islamophobie passe par l’éducation des masses, certes, mais également par des démarches positives et dynamiques des musulmans.

Et n’oublions pas cette parole du prophète de l’Islam : « Par Allah, il n’est pas un vrai croyant. Par Allah, il n’est pas un vrai croyant. Par Allah, il n’est pas un vrai croyant. » On lui demanda : « Qui est-ce qui n’est pas un vrai croyant ? ». Il répondit : « Il est celui qui n’épargne pas son voisin de ses méfaits ». (Sahih al Boukhari).

L’intérêt de la règle et la paix sociale

Il est évident que si un musulman entretient de bonnes relations avec ses voisins, il sera bien vu et apprécié dans son entourage immédiat. Et cet effet n’est pas à sous-estimé. Les hommes parlent entre eux et lorsqu’une qualité est présente chez un autre individu, ils n’hésitent pas à la mentionner.

Imaginons ainsi un voisin qui n’est pas musulman et qui ne vous parle jamais. Si vous lui apporter un repas pendant le jeûne en lui indiquant qu’il peut le partager avec sa famille, il va de soi que ce dernier va entamer un dialogue avec vous. Au fil de plusieurs mois de discussions, et d’une action ayant retenu les faveurs divines puisque menée pendant le mois du ramadan et conforme aux principes islamiques, cet individu va se mettre à défendre les musulmans.

Par les temps qui courent, nous avons besoin de multiplier nos amis car les ennemis de l’Islam (les terroristes et les takfiristes) multiplient les attaques de toute part. Alors commençons par préserver nos voisins pour préserver la paix sociale.

Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur spécialisé sur les questions d’Islam et de laïcité. Retrouvez ici sa page Facebook.