Comme c’est désormais le cas, le mot d’odre a été lancé et diffusé sur les réseaux sociaux. Sous le hashtag #IAmAMuslimToo, plusieurs milliers de personnes ont défilé pacifiquement ce dimanche dans le quartier le plus emblématique de New York, à Times Square. Co-organisée par la Foundation for Ethnic Understanding, dirigée par le rabbin Marc Schneier, Russel Simmons, un producteur et entrepreneur américain – et ancien ami de Donald Trump -, et le Centre musulman jamaïcain, la manifestation a rallié des hommes, des femmes et des enfants de toutes religions, anonymes et célébrités. Non seulement à New York, mais dans diverses autres villes des Etats-Unis, des citoyens se sont élevés contre l’interdiction – retoquée depuis par la Justice – faite à des ressortissants de sept pays à majorité musulmane d’entrer sur le territoire américain pour cause de liens avec le terrorisme.

Le cortège a été marqué par la présence de nombreuses personnalités des mondes politique et culturel. A commencer par le maire démocrate de la Grosse Pomme, Bill DeBlasio. « L’Amérique a été fondée pour protéger toutes les religions et toutes les croyances », a-t-il déclaré à l’adresse de la foule. « Nous devons chasser les stéréotypes. (…) Quels que soient votre foi, vos origines ou votre lieu de naissance, vous êtes dans votre ville ! » Parmi les manifestants, se trouvait notamment Chelsea Clinton, la fille de l’ancien président démocrate et de la candidate malheureuse de la dernière élection présidentielle américaine. Accompagnée de sa fille de deux ans, elle a remercié les organisateurs de l’évènement sur Twitter, soulignant qu’il s’agissait là de la première manifestation de sa petite fille, Charlotte.

L’actrice et productrice Susan Sarandon, issue d’une famille catholique très conservatrice et qui, au cours de sa longue carrière, a notamment campé le personnage de Louise dans le road movie culte de Ridley Scott, Thelma et Louise, a fait part de son indignation face aux mesures de Trump. « Nous nous élevons aujourd’hui à un moment de l’Histoire où il n’est plus possible de rester neutre. Nous sommes ici parce que nous ne serons pas les rouages d’une machine qui détricote notre Constitution, cela revient à démanteler notre Déclaration des Droits. (…) Si vous gardez le silence, vous êtes complice », a-t-elle déclaré hier.