Harcelé par Génération identitaire, le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, avait porté plainte. Les membres du groupuscule d’extrême droite viennent d’être condamnés.
« Nul ne peut faire l’objet d’un traitement aussi exécrable que celui dont j’ai été l’objet de la part d’individus qui, sous le couvert de la liberté d’expression, ont cru être en droit d’attenter à ma dignité et à mon honneur en mettant en cause mon appartenance à ce pays et l’action que j’ai entreprise depuis toujours au service du vivre ensemble et du pays ». Après la condamnation de membres du groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, dissout depuis, le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, est soulagé.
Ce sont un porte-parole et un membre du groupe fasciste qui ont été condamnés. Tout débute en 2020, en plein confinement. Génération identitaire accuse alors la mosquée lyonnaise d’avoir lancé un appel à la prière. Dès lors, la machine s’emballe sur les réseaux sociaux, l’arme préférée de Génération identitaire. Une pétition est lancée, pour tenter de renvoyer le recteur dans « son pays d’origine », Kamel Kabtane étant accusé d’être un messager de l’« islamisme » et même d’être proche des idées de Salah Abdeslam. Au procès, les deux accusés n’oseront pas se présenter.
Mais l’opération d’intimidation, elle, a bien eu lieu. Avec, en appui de cette campagne, des visuels contre le recteur. Et les deux membres de Génération identitaire sont alors accusés de « provocation publique à la haine ». Les deux hommes à l’origine de cette campagne honteuse ont finalement été condamnés, mardi dernier, par le tribunal correctionnel de Lyon. Ils écopent de quatre mois de prison avec sursis et d’une amende de 5 000 euros.
La justice a donc fait son travail pour protéger Kamel Kabtane. Mais cela n’empêchera pas l’extrême droite de lancer, à nouveau dans le futur, des actions concertées contre les musulmans. Car si deux membres de Génération identitaire ont été condamnés, les autres auteurs de la campagne de diffamation sont, eux, tranquilles : ils n’ont pas été identifiés et n’ont donc pas été placés face à leurs responsabilités.
Les deux accusés, eux, ont reconnu les faits devant les enquêteurs.