« Alors que je fuis une bande de rebeus place Guillotière, je m’engouffre, un peu par hasard à ho36 ». Le célèbre guide du « Petit paumé », réalisé par des étudiants de l’EM Lyon, l’école de commerce de la ville, commence son introduction de la critique d’une auberge lyonnaise dans laquelle travaillent « des jeunes blancs » sur « leurs ordis, tout en sirotant un bon café latte ». Le rédacteur de la critique semble heureux : il va enfin « pouvoir (se) fondre dans la masse ».

Humour ou racisme ? Le guide local des restaurants, distribué à plus de 12 000 exemplaires, est un habitué des polémiques, tant ses rédacteurs tentent de sortir du lot. Mais là, l’établissement en question n’a pas vraiment goûté d’être associé à ces propos racistes. Ni l’élu du 7e arrondissement de Lyon, Romain Blachier, qui demande des excuses au « Petit paumé ». « Quand Le Petit Paumé fait dans le racisme ordinaire ou le grand remplacement made in Lyon, ça fout la nausée comme du Zemmour à la télé », a surenchéri Karim Aou, référent départemental de Génération-s.

Quant au ho36, l’établissement dont il est question, l’humeur est morose. Les responsables du lieu se disent « affligés à la lecture du ‘Petit Paumé’ » et estiment n’avoir « visiblement pas la même vision ni les mêmes valeurs » que la rédaction du guide.