Voilà qui montre le manque de volonté israélienne de voir la paix se dessiner au Proche-Orient. Le contrôleur de l’Etat, Yossef Shapira, vient de rendre un rapport qui sonne comme une introspection pour Israël. Shapira revient sur un épisode douloureux pour la Palestine : la guerre de Gaza en 2014. Cette dernière avait fait 2 251 morts, dont 551 enfants, côté palestinien, selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies. Dans le document que vient de livrer le contrôleur de l’Etat, tout tend à montrer qu’Israël s’était mal préparé à cette guerre. Pire, tout aurait été fait pour entrer en conflit avec la Palestine alors que cette guerre était largement évitable. Les déclarations du ministre de la Défense de l’époque, Moshe Ya’alon, montrent en effet qu’Israël n’a, à aucun moment, tenté d’éviter le conflit par la voie diplomatique, assure Euronews.

Netanyahu a échoué sur le plan de la paix

L’opération « Bordure protectrice » donne donc aujourd’hui lieu à un rapport de près de 200 pages. Qui met à mal les autorités israéliennes, et en particulier le Premier ministre Netanyahu. A l’époque, l’armée d’occupation s’était donnée pour mission de détruire les tunnels d’approvisionnement du Hamas. Au final, le bilan humain est très lourd, tandis que seule la moitié des tunnels ont été rayés de la carte. Alors que Netanyahu assuré que la guerre de Gaza avait représenté « le coup le plus puissant que (le Hamas) ait jamais reçu », il se félicitait de la mort d’« un millier de terroristes du Hamas et ses commandants les plus éminents. » Les enfants morts lors de cette opération ? Qu’importe. Pour lui, Israël avait « agi avec force et responsabilité. »

Ce rapport pourrait sonner le glas du Premier ministre israélien, déjà empêtré dans des affaires de corruption et en proie à la menace d’une fin de mandat écourtée. Son potentiel successeur, Yaïr Lapid, a toutes les cartouches en mains pour créer la surprise. Contrairement aux précédents gouvernement, le centriste prône une solution plus pacifique entre Israël et la Palestine. Il pourra certainement s’appuyer sur Isaac Herzog, un des principaux opposants du Premier ministre actuel, qui assure que Benjamin Netanyahu a échoué « aussi bien sur le plan de la paix que sur celui de la sécurité. » Lapid, lui, affirme que « rien n’a été fait pour que cela (la guerre de Gaza) ne se reproduise pas. » Autrement dit, si Netanyahu, sous la pression de son aile droite, reste au pouvoir, le sang pourrait continuer à couler en Palestine.