Arrêt de l’utilisation des LBD (lanceurs de balle-défense) et amnistie pour les gilets jaunes condamnés. Voilà les revendications d’universitaires qui, dans une tribune publiée ce lundi dans Libération, dénoncent l’« arsenal juridique » que veut instaurer le Premier ministre Edouard Philippe et qui serait, selon eux, « susceptible d’entraver profondément le droit de manifester. » Des universitaires regroupés sous le nom de Collectif des universitaires contre les violences policières.

Les signataires de la tribune indiquent que c’est « la défense du droit de manifester (qui) sert de justification à ces mesures exceptionnelles. » Or, déplorent-ils, « ce qui apparaît exceptionnel depuis le début des manifestations des gilets jaunes, c’est bien la répression dont elles ont fait l’objet : plus de 5 000 gardes à vue, 4000 réponses pénales, 216 incarcérations ainsi que des mutilés, des éborgnés, des mains arrachées soit probablement plus de 1700 blessés depuis le début du mouvement, que recense le collectif ‘Désarmons-les’. »

Samedi dernier, pour l’acte IX des gilets jaunes, onze nouveaux cas de blessés graves ont été recensés, affirme Checknews, dont le bilan est de « 93 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 68 par des tirs de lanceur de balle de défense. » Le site de fact-checking dénombre également « au moins treize victimes » qui auraient perdu un œil. Les tirs de LBD seraient la principale cause de blessures.

Dans leur tribune, les universitaires estiment que « les violences policières masquent aussi la violence d’un gouvernement qui reporte sur les policiers la gestion de la contestation de l’augmentation de la précarité et des inégalités, de la casse des services publics et du processus généralisé de mise en concurrence et de dérégulation. » Ils appellent « au rejet de ces lois liberticides et à une réponse politique et non policière aux revendications mises en avant dans les manifestations », et demandent « l’arrêt total de l’utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) dans les opérations de maintien de l’ordre. »