La cour n’a pas prononcé de peine contre Geert Wilders. Les faits remontent à 2014 lors d’un meeting à La Haye. Le dirigeant d’extrême droite avait demandé à ses partisans s’ils voulaient « moins ou plus de Marocains ». Ceux-ci avaient scandé: « moins! moins! ».
« La cour considère qu’il est prouvé que M. Wilders est coupable d’insulte collective le 19 mars 2014. La cour ne prononcera aucune peine contre lui pour ceci », a déclaré le juge J.M. Rienking. « Il est acquitté des autres charges », a ajouté le magistrat.
Selon la cour, l’absence de peine s’explique par le fait qu’il a déjà dû être placé sous protection policière permanente à cause de ses multiples déclarations contre les musulmans et l’Islam qui lui ont valu des menaces de mort.
M. Wilders avait également mis en avant la liberté d’expression dans sa défense. Mais le tribunal a retoqué ses arguments. « Le droit à la liberté d’expression, spécialement pour un responsable politique, n’empêche pas une condamnation dans ce cas », selon la cour.
Son parti, le Parti de la liberté (PVV), est le deuxième au Parlement, derrière la formation libérale VVD du Premier ministre Mark Rutte. Des élections législatives sont prévues en 2021.
Après l’énoncé du verdict, le dirigeant a fait part de son intention de continuer la procédure devant la cour suprême, en affirmant que ses opposants, dont le Premier ministre « ne devraient pas se réjouir trop tôt ».
« Les Pays-Bas sont devenus un pays corrompu », a-t-il répété à des journalistes devant le tribunal, en s’en prenant une nouvelle fois aux « Marocains qui mettent nos villes et banlieues à feu ».
En première instance, Geert Wilders avait été condamné en 2016 à la fois pour insulte collective et incitation à la haine. Il avait alors déjà dénoncé « un procès politique » et fait appel.
Avant le jugement en appel, il avait estimé sur Twitter que le verdict déciderait si les Pays-Bas étaient « devenus une république bananière corrompue où le leader de l’opposition est condamné dans un procès politique ».
Même s’il reste un acteur central de la vie politique néerlandaise, sa position est en repli depuis l’émergence aux dernières élections européennes de la formation populiste Forum pour la démocratie de Thierry Baudet.