Comme Emmanuel Macron avant lui, François Fillon a passé, lundi, son grand oral devant la Fédération protestante de France. Laïcité, jeunesse, écologie, éthique en politique, égalité homme-femme ou encore exclusion, le candidat de la droite a évoqué de nombreux sujets. Sur la religion, on l’attendait, lui qui avait estimé il y a quelques temps qu’il y a « un problème lié à l’Islam » en France. Répondant à Jean-Paul Willaime, sociologue et membre de la Commission éthique et société de la Fédération protestante de France, qui lui demandait notamment pourquoi il avait rappelé qu’il était « chrétien » à la télévision, François Fillon a affirmé : « Le fait que j’ai rappelé mon ancrage chrétien face à des journalistes était une sorte de cri du cœur. »

« Il faut trouver un mode de dialogue avec la religion musulmane »

A propos de la laïcité, le candidat des Républicains a assuré qu’il ne prendrait pas de décision restrictive quant à la liberté religieuse : il s’est dit « contre toute décision d’interdiction des signes religieux sur l’espace public », mais également « contre l’interdiction du voile à l’université. » François Fillon « considère qu’on est là face à des adultes libres de leur choix. » Mais il a tenu à montrer aux musulmans qu’ils n’étaient pas des citoyens français comme les autres : « Je pense qu’il faut trouver un mode de dialogue avec la religion musulmane qui l’entraîne au respect de règles fondamentales pour nous. » Pour François Fillon, l’Islam ne semble donc pas compatible avec la République. « Par manque de courage politique et par une diplomatie mal placée, nous sommes entrés dans une mécanique qui, à mon sens, n’est pas la bonne », dénonce-t-il.

« Nous n’avons pas un problème avec la religion musulmane, mais avec l’intégrisme »

Mais le candidat de la droite ne s’est pas contenté de ces quelques phrases. Il a bien tenu à rappeler qu’il y avait en France un « problème » musulman. « Aujourd’hui, il n’y a pas de difficulté d’intégration des catholiques, des protestants, des juifs, des bouddhistes », a notamment déclaré François Fillon. Oubliant volontairement de parler des musulmans. Mais, nuance François Fillon, « nous n’avons pas un problème avec la religion musulmane, mais un problème avec l’intégrisme qui menace de s’étendre au sein de cette famille spirituelle. » Le candidat de droite propose donc un « contrôle administratif (de l’Islam en France) jusqu’à ce qu’on réussisse à favoriser l’intégration de l’Islam dans la République », mais aussi « un contrôle de ceux qui viennent prêcher dans les mosquées, qui financent la religion musulmane » et « l’interdiction des organisations qui, se réclamant de mouvements intégristes, appellent à la destruction de nos institutions, de nos valeurs et de notre République. »