L’université de Cergy a mis en place un formulaire, sous forme de tableur Excel, qui a été envoyé à tout le personnel pour inciter les employés à « signaler des événements qui pourraient avoir des conséquences graves ». Comprenez : dénoncer les musulmans qui se radicaliseraient, alors que des « signaux faibles » permettent de se rendre compte du danger. Mais à la fac de Cergy, ces « signaux faibles » à remonter au responsable de sécurité de l’établissement sont étonnants : barbe, prière, consommation de produits halal, non-envie de faire la fête…
Vous ne rêvez pas… Vous n’êtes pas chez les Ouïghours mais bien en France. Sur Twitter, un enseignant a dénoncé ce mail dans lequel on prévient qu’un « absentéisme récurrent aux heures de prière » ou le vendredi, un « refus de l’autorité des femmes », une « remise en cause du programme ou du contenu des enseignements » ou encore des changements de tenue vestimentaire peuvent donner lieu à la création de terroristes en puissance.
Il faudrait donc manger du porc, boire de l’alcool ou ne pas s’intéresser aux informations — « l’intérêt soudain pour l’actualité nationale et internationale » fait partie des signaux faibles de radicalisation — sous peine de finir dénoncé. La fac de Cergy a dans un premier temps assuré suivre « des directives de l’Etat ». Avant de s’excuser. Mais avec un Jean-Michel Blanquer qui fustige les musulmans et un gouvernement qui n’en finit plus de stigmatiser les pratiquants de cette religion, il fallait bien que cela finisse par arriver.