Elle est la fondatrice du Collectif Urgence notre Police assassine, qui liste les cas de victimes de crimes policiers. Amal Bentounsi vient d’être arrêtée et placée en garde à vue alors qu’elle filmait une intervention policière dans le quartier de la Pierre Collinet de Meaux, son quartier d’enfance, hier soir.

La jeune femme a lancé son collectif après que son frère de 29 ans, Amine, a été tué d’une balle dans le dos par un policier alors qu’il tentait de fuir. Sur la vidéo, qu’a retranscrite Le Bondy Blog, les policiers se font un malin plaisir à ironiser sur le décès d’Amine : « Contre une arme de poing et une grenade, faut bien se défendre », indique l’un d’eux. Une réplique indécente faite après que les policiers ont exhorté Amal Bentounsi à arrêter de les filmer. Interpellée « pour diffusion d’images interdite », selon un des policiers filmé par la militante, Amal Bentounsi finira au poste pour la nuit. Des poursuites judiciaires devraient être engagées contre elle, sans qu’on n’en sache plus pour le moment. En 2014, Amal Bentounsi avait été poursuivie en diffamation par Manuel Valls, alors Premier ministre, alors qu’elle dénonçait les crimes et les violences des policiers faits « en toute impunité ». Elle avait été relaxée. Une fois encore, la militante devrait s’en sortir car, comme le rappelle le Bondy Blog, une circulaire datant de 2008 indique que « les policiers ne bénéficient pas de protection particulière en matière de droit à l’image hormis lorsqu’ils sont affectés spécifiquement dans les services d’intervention, de lutte anti-terroriste et de contre-espionnage. »