Florian Philippot, numéro 2 du Front National, avait claqué la porte du parti en septembre dernier, suite à des divergences politiques et stratégiques et pour avoir refusé de quitter la présidence de son association Les Patriotes.

Depuis, il a crée son propre parti du même nom, officiellement lancé hier à Arras dans le Pas-de-Calais. Un congrès fondateur qui a rassemblé environ 500 militants, pour un mouvement qui compterait environ 6 500 adhérents. 

Les Patriotes prônent le « Frexit »

Si le leader du parti assure apporter du renouveau, il reste plutôt pour le moment dans l’ombre du FN. 

Pour preuve, lors des élections partielles dans le Territoire de Belfort et dans le Val-d’Oise fin janvier-début février, les résultats ont été décevants. Les Patriotes n’ont obtenu que 2 % à Belfort et 1,6 % dans le Val-d’Oise.

De plus, lors du Congrès, si Florian Philippot n’a pas hésité à critiquer le FN, il a cependant repris le même fond de commerce, abordant à nouveau la thématique de « l’immigration massive » et de « l’islamisme ». 

Une des principales divergences entre les deux partis est la question de l’Europe. Les Patriotes prônent le « Frexit ». Ils souhaitent la sortie immédiate de la France de l’Union européenne. Mais les électeurs du FN n’étaient déjà pas convaincus par cette proposition lors de la dernière élection présidentielle. 

Florian Philippot estime aussi son parti plus moderne sur les sujets de société comme le mariage homosexuel. Il se veut aussi plus « protecteur » en matière de droits sociaux.

Le FN en voix de rediabolisation ?

« Le FN, embourbé, perdu, qui a renoncé au pouvoir et ne cherche plus qu’à faire vivre la petite boutique, qui se rediabolise pour essayer d’exister tandis qu’il fuit les débats de fond les plus difficiles et se rallie à l’Union Européenne », a déclaré Florian Philippot dans son discours à propos de son ancien parti.

Philippot a été l’un des artisans de la dédiabolisation du FN ces dernières années. L’échec de Marine Le Pen à la présidentielle et ex-bras droit pourraient amener le Front National à repenser son image. D’ailleurs, Jean-Marie Le Pen, fondateur du parti, compte bien sur la fin du « politiquement correct » et un retour aux vraies valeurs du FN.


Jean-Marie Le Pen demande clairement à sa fille de revenir à l’essence même du parti, quitte à être diabolisée : sans le dire clairement, le père du FN veut éviter à la France, « menacée de disparaître », d’être islamisée. Il propose de participer à la renaissance de son parti.