Avec une croissance à deux chiffres, la finance islamique a pu mobiliser près de 1.300 milliards de dollars en 2013 partout dans le monde. Séduits par ce créneau prometteur, certains pays non-musulmans ont franchi le pas et ont adopté ce régime de financement halal. Mais à son habitude la France reste méfiante et réticente et risque de passer à coté d’une forte opportunité. 

Sukuk: le Royaume-Uni et le Luxembourg halals ?

L’objectif de la finance islamique est de fournir des investissements conformes aux règles de la Chariaa. Le Sukuk est l’une des modalités de financement  halal. Il s’agit d’un titre de reconnaissance de dette dont le rendement et le capital sont établis en fonction de la performance d’un actif détenu par l’émetteur et mis à contribution pour le paiement de la rémunération et au remboursement du Sukuk. Pour financer ses projets de la sorte, nul besoin d’être un état musulman. Le 25 Juin 2014, le Royaume-Uni devient le premier pays non-musulman qui émet un Sukuk. « L’émission aujourd’hui du premier sukuk souverain de Grande-Bretagne [et il] répond à l’engagement du gouvernement » de faire du pays « le centre occidental de la finance islamique », ambitionne le ministre britannique des Finances, George Osborne. Cette opération a permis de lever environ 250 millions d’euros. Le Luxembourg s’est dépêché d’emboîter le pas à Londres. Début Juillet, le Trésor du pays émet un Sukuk qui lève 200 millions d’euros. Ainsi, ces deux pays réalisent un beau coup marketing visant à séduire les pays musulmans du Golfe et leurs liquidités abondantes. A son tour , le Brésil a trouvé dans la finance islamique une alternative pour doper son économie à travers le lancement d’un fonds d’actions compatible avec la loi islamique.

La finance islamique en France: un réel manque à gagner!

Entre 2008 et 2010, il y avait une volonté politique en France de faire de Paris « le plus grand centre d’attraction de la finance islamique au monde en attirant jusqu’à 100 milliards d’euros d’investissements« , souligne Alain Pithon, le secrétaire général d’Europlace. Par la suite, les polémiques autour de la religion musulmane se sont multipliées pour braquer les leaders sur le développement de la finance islamique en France. « Il y a eu un coup d’arrêt politique avant les élections de 2012 et c’est devenu pire après« , continue Alain Pithon. Et comme le monde de la finance préfère éviter les polémiques, les banques françaises ont choisi de développer leurs activités de finance islamique à l’étranger. Soucieuse de son image, la Société Générale a préféré lancé son Sukuk  à 300 millions de dollars en Malaisie en août 2013 pour devenir la première banque française à se lancer dans cette expérience. La crispation de la France envers le financement halal est étonnante vu que les principes de la finance islamique commencent à séduire le public qui est devenu « demandeur de plus d’éthique et de transparence depuis la crise de 2008″, selon Kader Merbouh, responsable du master de finance islamique à Paris-Dauphine.

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