Suite à une enquête sur Saint-Denis sortie dans Le Figaro Magazine, Widad Ketfi et Sihame Assbague ont réalisé une contre-enquête, instructive et édifiante.

Saint-Denis est devenu, pour Le Figaro Magazine sorti vendredi dernier, « Molenbeek-sur-Seine. » Depuis la sortie de la publication et la une sur la ville de Seine-Saint-Denis, les réactions ont été nombreuses. Parmi celles-ci, celle du maire de la ville incriminée. Après avoir, un temps, envisagé de porter plainte, Didier Paillard s’est ravisé. Il admet que Le Figaro Magazine a choisi « un angle d’investigation », mais qu’« on ne peut pas traiter Saint-Denis uniquement sous cette facette » et que « ce n’est pas la réalité complète de la ville. » Dans une interview au Parisien, le maire de Saint-Denis décrit les approximations du magazine : « Contrairement à ce que dit Le Figaro, il est possible d’acheter de la viande non halal à Saint-Denis », dit-il.

Des propos « totalement faux »

Comme elles l’avaient déjà fait à Sevran, Widad Ketfi et Sihame Assbague ont décidé de se rendre, caméra au poing, dans la ville de Seine-Saint-Denis pour discuter avec les habitants et les acteurs sociaux de la ville, mais aussi pour tenter de retrouver les témoins de l’enquête du Figaro Magazine. Elles ont notamment retrouvé Loïc, un converti qui explique aux deux jeunes femmes que la journaliste du magazine « a transformé ses questions en citations. » Loïc explique que, en réalité, personne ne lui a jamais proposé d’aller en Syrie. Le jeune homme parle de « mosquée calme », bien loin du témoignage qui lui est prêté dans Le Figaro Magazine. L’homme explique face caméra qu’il a été manipulé.

Si Loïc parle de propos « totalement faux » et estime qu’il a « voulu défendre la mosquée. » Selon lui, elle s’est présentée comme une journaliste indépendante faisant une enquête « pour donner une bonne image » de l’Islam. D’autres témoins assurent que la journaliste leur a dit qu’elle réalisait un article sur « le manque de place dans la mosquée. » Carl Meeus, rédacteur en chef du Figaro Magazine, s’est rapidement défendu sur les réseaux sociaux, affirmant qu’il est « classique de changer de version sous les pressions », pour un témoin. Sauf que ce Loïc pose, dans le magazine, dans un accoutrement bien loin de sa tenue quotidienne, composée normalement d’un jean et d’un t-shirt !

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