Manuel Valls veut fermer des mosquées qui, selon lui, incitent leurs fidèles à partir faire le jihad armé en Syrie. Un non-sens, lorsqu’on découvre la réalité des chiffres…

Les politiques sont nombreux à mettre dans le même sac les mosquées et le jihadisme. Si bien qu’ils sont de plus en plus à demander la fermeture des mosquées. Mais est-ce une bonne chose ? Contrairement à ce que laisse entendre la fachosphère, ce n’est pas dans les mosquées que les jeunes Français se radicalisent. Pire : fermer certains lieux de cultes reviendrait à détruire le seul rempart contre l’extrémisme.

Internet, la véritable source des recruteurs

La preuve par les chiffres : selon une étude du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI), qui a été contacté par de nombreuses familles ayant eu un membre se radicalisant ou étant parti faire le jihad en Syrie ou ailleurs, 8 familles sur 10 se disaient athées. Concernant l’origine des combattants, ils serait issus à 10 % seulement d’une famille composée d’au moins un parent immigré. Enfin, indique le CPDSI, « 91 % du recrutement se ferait par Internet. »

Dounia Bouzar livre des statistiques étonnantes.

La mosquée serait donc le dernier rempart contre le terrorisme jihadiste. Comme l’indique Dounia Bouzar, la fondatrice du CPDSI : « Manuel Valls a dit vouloir fermer les mosquées radicales, rappelle-t-elle. Ah bon ? Parce qu’il y en a. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant. Il faut évidemment le faire, mais ce serait trop facile. On sait qu’une majorité de jeunes qui se radicalisent le font partout sauf dans les mosquées. » Et d’ajouter que les recruteurs « ciblent prioritairement des jeunes seuls, isolés ou en rupture. »

Le départ en Syrie ne concerne que peu de musulmans

Or, la mosquée reste un lieu social, où se retrouvent des Français musulmans de toutes catégories socioprofessionnelles. Un lieu où, avant et après le prêche de l’imam, les fidèles discutent, échangent, déballent l’actualité. Pour éviter les recrutements sauvages, Manuel Valls devrait plutôt se pencher sur Google. C’est là que l’on trouve l’origine de la radicalisation de plusieurs Français. Dounia Bouzar rappelle que 70 % des familles qui déplorent qu’un des leurs se soit radicalisé « sont ce que le FN appellerait des “Français de souche”, les autres 30 % sont des familles chrétiennes, catholiques et juives. »

N’en déplaise à la droite de la droite, les mosquées doivent aujourd’hui être considérées comme des remparts contre le jihadisme. L’organisation recense des cas qui l’illustrent, comme celui d’un certains Thomas, sauvé in extremis des griffes des recruteurs sur internet par des fidèles de sa mosquée. Qui plus est, les renseignements français savent aujourd’hui ce qui se dit dans les mosquées : ils savent que ces lieux de culte n’incitent pas à aller combattre en Syrie. Le Jihad, tel qu’il est prôné par le Coran, n’a rien à voir avec le jihad de Daech.

Dounia Bouzar: «Daech emploie des méthodes sectaires» (ici)

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